Ma note:
6/10Voici la quatrième de couverture: Parce qu'il s'est toujours senti coupable de la mort accidentelle de son demi-frère, Miles s'est banni de sa propre histoire. Il a quitté sa famille, abandonné ses études, et travaille, en Floride, à débarrasser les maisons désertées par les victimes des subprimes. Amoureux d'une fille trop jeune, passible de détournement de mineure, Miles fait bientôt l'objet d'un chantage et est obligé - encore une fois - de partir. Il trouve alors refuge à Brooklyn où son fidèle ami Bing Nathan squatte une maison délabrée, en compagnie de deux jeunes femmes, elles aussi condamnées à la marge par l'impossibilité d'exprimer ou de faire valoir leurs talents respectifs. Désormais Miles se trouve géographiquement plus proche de son père, éditeur indépendant qui tente de traverser la crise financière, de sauver sa maison d'édition et de préserver son couple. Confronté à l'écroulement des certitudes de toute une génération, il n'attend qu'une occasion pour renouer avec son fils afin de panser des blessures dont il ignore qu'elles sont inguérissables...Avec ce roman sur l'extinction des possibles dans une société aussi pathétiquement désorientée qu'elle est démissionnaire, Paul Auster rend hommage à une humanité blessée en quête de sa place dans un monde interdit de mémoire et qui a substitué la violence à l'espoir.
Je termine cette lecture avec une pointe glaciale de déception. Je ne sais pas où Paul Auster voulait nous emmener avec ce roman. Peut-être veut-il enfin se débarrasser du post-modernisme en glissant tranquillement vers le réalisme? Mais pour ma part, j'y ai vu une tentative, parfois malhabile, de nous parler de la crise économique de 2008 et surtout, des conséquences désastreuses qui ont suivi. Et la fin du bouquin me donne plutôt raison. Sans être une charge pro-socialiste, on n'en est pas loin.
Pendant ma lecture, je souhaitais presque qu'Auster nous revienne avec ses fameuses mises en abyme (ses poupées russes littéraires, comme je les ai appelé dans une autre critique). Parce que cette fois-ci, le récit est ennuyeux. Il ne se passe rien. La légèreté de l'écriture de l'auteur ne parvient pas à sauver un manque d'inspiration.
L'auteur a peut-être voulu, aussi, se limiter à un exercice de style. Il y quelques phrases très poétiques. Après un "Invisible" qui m'avait convaincu (et qui avait racheté quelques romans plus faibles, selon la plupart des critiques), "Sunset Park" ramène Auster dans ce qu'il a fait de moins bon.
Par contre, je ne peux pas dire que c'est un mauvais roman. Auster n'est jamais mauvais et il y a quelques paragraphes écrits prodigieusement. Mais sans rentrer dans le contenu en tant que tel (notamment parce que la quatrième de couverture le fait amplement et très bien) je peux vous dire que ce contenu est décevant. Avec cet écrivain, on a toujours quelque chose de plus qu'une banale histoire. Pas cette fois.
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