mercredi 3 août 2011

L'oeil dans le ciel, Philip K. Dick



Ma note: 8,5/10

Voici la quatrième de couverture : Ils sont huit à avoir été précipités dans un faisceau de protons. Huit miraculés qui s'étonnent de revenir à la vie normale. Normale ? L'est-elle vraiment ? Jack et Marsha, sa femme, ressentent une sorte de gêne indéfinissable, comme si tout, autour d'eux, était bizarre, irréel. La réalité semble se fissurer, le quotidien se craqueler. Comment un essaim de sauterelles peut-il surgir de nulle part ? Pourquoi attaque-t-il Jack ? Mais surtout, pourquoi le visage et le corps de Marsha se déforment-ils monstrueusement ? Les rescapés sont-ils encore des hommes ou des simulacres ? La réalité n'a-t-elle pas fait place à un délirant monde de cauchemars, où les règles de notre univers n'ont plus cours, où tout est possible, même, dans le ciel, la présence de l'œil de Dieu qui surveille
Philip Dick vit près de San Francisco. Le caractère violent de ses romans avait fait d'abord qualifier de « noir » son type de science-fiction. En 1962, le Prix Hugo le mit en vedette. Il est aujourd'hui au premier rang des auteurs de S-F avec Ubik, Loterie solaire, etc.

Voici un roman qui représente parfaitement l'univers dickien. Premièrement, c'est une réussite totale, comme la plupart de ses livres. L'écriture est bien rendue mais sans être exceptionnelle non plus. La science-fiction est présente mais un profane saura s'y retrouver. Les personnages ne sont décrits qu'en surface mais plus l'action avance et plus on sent bien leurs caractères, attitudes et ainsi, la profondeur de leur être nous est dévoilée. L'histoire regorge d'idées pour le moins originales (surtout pour les années 50) et bref, l'imagination infinie de Philip K. Dick est encore une fois bien présente dans ce merveilleux roman.

Le début m'avait pourtant laissé de glace. Je ne comprenais pas bien l'intrigue mais au fil des pages, tout est devenu clair. En résumé - et sans vous en dévoiler trop - les personnages deviennent prisonniers du psychisme de leurs collègues. Alors, chaque monde dans lequel ils basculent sont façonnés par la conscience (et l'inconscient) du personnage dans laquelle ils se retrouvent (le film Inception a repris en partie cette idée). Bien que cela semble compliqué, K. Dick nous rend le tout très simplement et c'est là la force de cet auteur. En plus d'être un écrivain de génie, il est un vulgarisateur hors pair.

Par contre, j'ai quelques petites réserves. Ainsi, j'ai déploré l'absence d'un peu plus d'explications quant à la scientificité de la chose. Le roman est trop court (moins de 300 pages) et donc, au moment où l'on embarque vraiment dans l'histoire, le bouquin se termine en un rien de temps. Je crois que 100 pages supplémentaires auraient été de mise. Et finalement, ce roman est très proche de "Coulez mes larmes, dit le policier", ce qui enlève un peu d'authenticité à cette oeuvre. Mais en général, on n'est pas loin d'un véritable chef-d'oeuvre et dieu sait la rareté que cela représente en littérature.

1 commentaire: