jeudi 18 août 2011

99 F, Frédéric Beigbeder



Ma note: 8/10

Voici la quatrième de couverture: Octave est le maître du monde. Octave exerce en effet la profession lucrative de rédacteur publicitaire : il décide aujourd'hui ce que vous allez vouloir demain. Octave est un mort-vivant, couvert d'argent, de filles et de cocaïne. Un jour, il se rebelle. Le doué Octave déjante. La cliente idéale ? " Une mongolienne de moins de cinquante ans. " Les nababs de la publicité ? " Ils mènent la troisième guerre mondiale. " De l'île de la Jatte où négocient les patrons d'agence à Miami où l'on tourne un spot sous amphétamines, d'un séminaire en Afrique à Saint-Germain-des-Prés, de l'enfer du sexe à la pureté perdue, Frédéric Beigbeder, entre fiction et pamphlet, écrit la confession d'un enfant du millénaire. En riant, il dénonce le mercantilisme universel. En quelque sorte, un livre moral. Pour 99 francs, seulement.

Je dois avouer que c'est la première fois que je lis Beigbeder. En France, il est très connu (et reconnu, (par certains)) mais ici, au Québec, c'est un écrivain comme les autres et donc, pas très connu (le Québécois moyen ne lit pas). J'aime bien le personnage qu'il est dans les médias et quelqu'un qui cite Schopenhauer, comme je l'ai déjà entendu le faire a, du coup, une place particulière dans ma conscience. Je devais le lire.

Comme le rapporte les critiques littéraires, il est en effet très inspiré par Bret Easton Ellis. L'écriture est semblable, quoique un peu mieux selon moi. Les thèmes de "99F" sont aussi très proches de ce que fait Easton Ellis. Pour faire court, c'est la société de consommation qui est passée au crible, les marques sont dénoncées, les abrutis qui gravitent autour de nous, le culte de la personnalité, etc. Par contre, ici c'est plus le monde du travail (de la publicité en particulier) qui sert d'approche à cette critique virulente.

Une autre influence de Beigbeder que j'ai perçu (et qui est nommée dans le bouquin) est le roman "Extension du domaine de la lutte" de Michel Houellebecq. Mais ce dernier est davantage profond dans sa critique (et son nihilisme). En somme, Beigbeder s'attaque à la société tandis que Houellebecq s'attaque à la vie en tant que telle.

La plume de l'auteur est excessivement agréable à lire. Le roman se lit vite. On reste accroché.

Par contre, seul défaut du récit (quasiment autobiographique de l'écrivain) est qu'il n'y a rien de subtile avec sa prose, son histoire, sa pensée. Dès le début on sent que le personnage plongera dans un désespoir et cela paraîtra sur sa prose, plus le roman avance. Le style d'écriture se transforme et le trou qu'il se creuse s'ouvre de plus en plus grand. Le problème, c'est que tout cela est prévisible dès les premiers instants.

En terminant, bien qu'il date d'une décennie, le propos est encore fortement d'actualité (et même plus qu'avant). Je recommande sans aucun doute cette lecture. Oui, il est inspiré de l'écrivain américain Bret Easton Ellis, mais c'est un peu plus réussi. Je me suis davantage reconnu dans ce roman que dans la plupart de mes autres lectures.

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