lundi 30 mai 2011

Le joueur, Dostoïevski



Ma note: 7,5/10

Voici la quatrième de couverture : Alexis Ivanovitch joue d'abord pour gagner, puis pour étonner, enfin pour espérer. Il n'a pas misé seulement de l'argent mais sa vie elle-même. Ce récit suit comme une ombre la vie de Dostoïevski, durant quinze ans, à Moscou et à Baden-Baden où il se ruina au jeu. Jouer, c'est tenter le diable, c'est aussi tenter Dieu. Alexis a voulu tout risquer, toucher le fond pour connaître la compassion et la grâce divine. Il y a une autre malédiction dans la vie du joueur, une femme-bourreau, Pauline, la belle-sœur du général qu'il sert comme précepteur. C'est, dans la vie de l'auteur, Apollinaria, que Dostoïevski aima d'un amour douloureux. Autour d'eux, des êtres malfaisants ou étonnants, dévorés par la passion du gain. Ce court roman, plein de brio, annonce toute l'œuvre de Dostoïevski. " Demain, demain tout cela finira ", dit le joueur qui recommence à jouer éternellement.

Écrit en seulement 27 jours (faut le faire!), ce court roman de Dostoievski, de 218 pages, est peut-être le plus faible que j'ai lu (de cet auteur). Mais il n'est pas mauvais, ne vous méprenez pas. Dostoievski nous a tellement habitué à de bons romans que celui-ci fait pâle figure, si on compare aux autres oeuvres magnifiques de ce génie des lettres russes.

Tout au long du roman, on est dans l'univers du jeu. Le personnage principal joue pour d'autres mais aussi pour lui-même. L'auteur semble traiter le jeu comme une maladie. Une maladie de l'Âme certes, mais aussi comme étant bien ancrée dans l'époque. L'influence de la société sur les pathologies des gens remonte bien à la surface.

Dans le Québec du 21e siècle, ce livre est fortement d'actualité. On connait tous des joueurs compulsifs et le roman traite abondamment de ce sujet. Du joueur compulsif, de ses tourments, des ses gains mais surtout, de ses pertes et les conséquences de ses gestes.

Pour terminer, je ne saurais dire si je vous conseille ce roman. Pour ceux qui n'ont jamais lu cet auteur je conseillerais plutôt "Le double" qui lui aussi n'est pas très long mais beaucoup plus profond (et il a influencé le film "Black Swan"). Ou si vous disposez de beaucoup de temps de lecture devant vous, pourquoi ne pas lire "Les possédés" ou "Les frères Karamazov", deux chefs-d'oeuvre à l'état pur qui ont fait de Fedor Dostoievski, mon écrivain préféré!

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