samedi 4 août 2012

Substance Mort, Philip K. Dick


Ma note : 6,5/10

Voici la quatrième de couverture: Dans une Amérique imaginaire livrée à l'effacement des singularités et à la paranoïa technologique, les derniers survivants de la contre-culture des années 60 achèvent de brûler leur cerveau au moyen de la plus redoutable des drogues, la Substance Mort. Dans cette Amérique plus vraie que nature, Fred, qui travaille incognito pour la brigade des stups, le corps dissimulé sous un « complet brouillé », est chargé par ses supérieurs d'espionner Bob Arctor, un toxicomane qui n'est autre que lui-même. Un voyage sans retour au bout de la schizophrénie, une plongée glaçante dans l'enfer des paradis artificiels.

Le film tiré de ce roman avait été une grande déception pour moi. Je l'attendais de pied ferme, comme tous les films signés Philip K. Dick, et selon les producteurs, il avait des chances de révolutionner le cinéma avec une nouvelle technique de dessins animés. Mais non, le rendu final était pitoyable, le scénario bâclé et malgré deux tentatives de ma part, je ne l'ai jamais fini. Après une dizaine de minutes, un malaise s'empare de moi tellement je suis incapable de visionner ce genre de film.

Alors, je commençais le roman avec une certaine fébrilité. Je me disais qu'il allait certainement être meilleur que le film (et c'est le cas) et de plus, un certain nombre de critiques le considèrent comme le chef-d'oeuvre de Philip K. Dick.

Et bien, non seulement je ne crois pas qu'il soit son chef-d'oeuvre mais en plus, je crois même qu'il est un des moins bons de l'auteur. L'histoire de départ est appréciable, quoique très semblable à ses romans antérieurs, mais le développement manque grandement de consistance. La plume est fluide, efficace - même si la traduction est parfois faible - mais l'essentiel de l'intrigue tourne autour de la drogue et on assiste aux "psychoses" des personnages. Malgré les promesses de la quatrième de couverture, le genre policier est évacué sous l'action des personnages et leur prise de drogue systématique. Il n'y a pas vraiment d'enquête compréhensible, ou à peu près pas, mais seulement une foule de péripéties plus ou moins intéressantes.

Donc, en terminant, ce qu'il y a probablement de mieux dans ce texte est la société surveillée, contrôlée par des caméras inexistantes en apparences. C'est la force de cet écrivain, celle de prévoir l'avenir sous son oeil de romancier à moitié fou. Par contre, je n'ai pas senti le génie de Philip K. Dick comme je le sentais dans la plupart de ses autres romans (j'en ai lu une vingtaine). Et sur ce point, c'est une énorme déception.

2 commentaires:

  1. À tous les lecteurs de ce blogue, je vous invite à vous faire votre propre opinion en allant vers ce livre. Perso, Ce livre a été l'un de mes favoris de K. Dick, surtout pour la déchéance des personnages et la façon dont c'est traité.

    Dans le même, le film d'animation A scanner darkly (titre en anglais) par un Richard Linklater très en forme, qui remet sa manière d'animation provenant de Waking Life, 5 ans auparavant.

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  2. Pour ma part, c'est l'un de mes romans préférés de l'auteur précédé de près par Le Dieu venu du Centaure.

    Le film en comparaison n'est effectivement pas top. Chaque média n'est pas parfait pour raconter une histoire. Pour Substance Mort, c'est le roman le mieux.

    GarMok

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