dimanche 26 août 2012

La transmigration de Timothy Archer, Philip K. Dick



Ma note: 7,5/10

Voici la quatrième de couverture : II y a des jours où le karma vous tombe dessus. C'est ce que se dit Angel Archer, la narratrice, alors qu'elle assiste à un séminaire sur le soufisme le jour même où John Lennon vient de se faire assassiner. Désormais, elle croit savoir pourquoi nous sommes sur terre. « C'est pour découvrir que ce que vous aimez vous sera enlevé, sans doute à cause d'une erreur en haut lieu plutôt qu'à titre délibéré. » Déjà, le soir où elle lisait La Divine Comédie tout en se saoulant au bourbon pour cause de rage de dents, elle avait compris que la douleur ouvre la voie de la connaissance. Elle avait traversé les apparences. Comme les a traversées Timothy Archer le jour où il s'est demandé si Jésus n'était pas un simple trafiquant de drogue...Mélange de science-fiction spéculative, de récit autobiographique, de questionnement métaphysique et de délires schizophréniques, La trilogie divine, qui compte parmi les plus déroutants romans de Dick, est sans cloute l'œuvre qui a fait de lui un auteur culte.

Ce roman est tellement différent des deux premiers tomes de la trilogie divine qu'on se demande qui a bien pu le placer comme troisième tome. Je ne sais pas si c'est l'auteur lui-même ou l'éditeur mais étant donné que Philip K. Dick est décédé juste après son écriture (et juste avant de voir son premier livre adapté au cinéma, en l'occurrence "Blade Runner") je pencherais sur le deuxième choix. L'histoire, la prose, la trame narrative et la forme se rapprochent davantage du prélude, soit "Radio libre Albemuth". Comme ce dernier, "La transmigration de Timothy Archer" est intimiste, contrairement aux deux autres tomes. C'est un croisement entre Albert Camus et Stephen King. On sent encore le manque d'inspiration des dernières années de l'écrivain, et sa maladie mentale semble de plus en plus préoccupante. Le roman en lui-même, et surtout la fin, sont éloquents à ce sujet. On navigue entre la réalité et la folie. Entre les univers parallèles et la schizophrénie.

Malgré quelques belles envolées littéraires et de bonnes idées ici et là, j'ai de sérieux problèmes avec ce roman (roman qui se suffit à lui-même et qui fait partie d'une trilogie d'une façon très subtile). L'intrigue est tellement mince que par moments elle est insuffisante pour que l'on puisse considérer ce livre comme une grande oeuvre de la science-fiction. La fin ne nous surprend pas, contrairement à une foule de romans de cet auteur, et on a même hâte que cela se termine. Aussi, on n'est pas plus avancé dans notre compréhension globale de cette dernière saga de K. Dick. C'est frustrant.

Pour terminer, le roman nous offre une facette qu'on connaissait moins de cet écrivain. Et c'est sa grande érudition dans le domaine de la philosophie et des religions. Il parle aussi bien de Heidegger, du christianisme, du bouddhisme. On voit qu'il est intéressé par la spiritualité New Age qui consiste à se faire sa propre vision spirituelle en prenant des concepts un peu partout dans les autres religions et même, dans le cas qui nous occupe, dans la philosophie. Donc, sur le plan de la profondeur philosophique-littéraire c'est réussi. Mais sinon, c'est un roman assez banal.

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