lundi 20 août 2012

Radio libre Albemuth, Philip K. Dick


Ma note: 8/10

Voici la présentation de l'éditeur: Dans une Amérique où le Mal a triomphé et quadrillée par les milices de Ferris Fremont, que faire lorsque, comme Nicholas Brady, ami intime de Philip K. Dick, on reçoit des messages dans son sommeil, et que ces messages en provenance de Dieu - ou des extraterrestres - vous conseillent d'entrer dans la Résistance ? Dénoncer ses amis ? Se livrer aux Amis du Peuple Américain ? Utiliser la maison de disques dans laquelle on travaille pour propager la subversion sous forme de messages subliminaux ? Obéir aveuglément à SIVA au risque de perdre la raison ? Un roman posthume antérieur à la fameuse trilogie divine qu'il éclaire et nuance. Un texte brut et brutal qui est aussi un document sur le Dick des dernières années.

Je fus soufflé par cette lecture. Je sais qu'il n'est pas le préféré de plusieurs - ni de moi d'ailleurs - mais il y a dans ce roman quelque chose de grand. Quelque chose qui complète l'oeuvre de Dick et l'amène un peu plus loin. En se mettant en scène d'une façon parfaite, l'auteur nous apparaît, si on a lu le reste de son oeuvre, comme un des plus grands écrivains de l'histoire.

Il y a de tout dans ce livre. Fondamentalement, c'est une histoire de "contacté" extra-terrestre. Mais pour ma part, ce qui m'a fasciné avec ce bouquin, c'est le post-modernisme qui s'en dégage, l'histoire dans l'histoire portée à son paroxysme. Il y a une touche de Paul Auster dans la manière de raconté mais dans le genre de la science-fiction. C'est par moment très autobiographique - et beaucoup mieux que "La fille aux cheveux noirs" qui m'avait déçu dans le même genre - et K. Dick nous permet de plonger dans son délire qui était bien réel, et d'une façon très littéraire. Selon moi, la première moitié du roman est de loin supérieure à la deuxième, surtout sur le plan littéraire, stylistique et romanesque au sens large.

Stephen King avait fait un peu la même chose avec "La tour sombre", mais Philip K. Dick le réussi mieux, avec plus d'imagination et sans l'esbroufe de la prose de King. En plus, avec K. Dick, il y a un message social fort. Il s'attaque sans ménagement à Richard Nixon qui prend les traits de Ferris Fremont dans une Amérique pas si lointaine de la nôtre. Si l'écrivain pouvait voir le "Patriot act" américain signé au 21e siècle, je crois qu'il comprendrait qu'il a vu juste avec ses romans. "Ubik" s'attaquait davantage au capitalisme alors que le présent roman s'en prend sans vergogne et plus globalement au sale gouvernement américain.

Alors, pour conclure, je dirai que "Radio libre Albemuth" cible surtout les grands lecteurs de Philip K. Dick. Pour bien le comprendre, je crois qu'il faut avoir lu au moins une vingtaine de ses romans (comme moi). Même s'il est le dernier de l'auteur, il prépare quand même à "La trilogie divine" que je commence dès maintenant. Il met la table pour "Siva" en nous expliquant l'origine du mot et je me sens ainsi plus confiant d'affronter la saga ultime. Cette saga que plusieurs décrivent comme incompréhensible. Alors, je fonce !

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