dimanche 15 janvier 2012

Un roman russe, Emmanuel Carrère



Ma note: 7,5/10

Voici la quatrième de couverture: « La folie et l’horreur ont obsédé ma vie. Les livres que j’ai écrits ne parlent de rien d’autre. Après L’Adversaire, je n’en pouvais plus. J’ai voulu y échapper. J’ai cru y échapper en aimant une femme et en menant une enquête. L’enquête portait sur mon grand-père maternel, qui après une vie tragique a disparu à l’automne 1944 et, très probablement, été exécuté pour faits de collaboration. C’est le secret de ma mère, le fantôme qui hante notre famille. Pour exorciser ce fantôme, j’ai suivi des chemins hasardeux. Ils m’ont entraîné jusqu’à une petite ville perdue de la province russe où je suis resté longtemps, aux aguets, à attendre qu’il arrive quelque chose. Et quelque chose est arrivé : un crime atroce. La folie et l’horreur me rattrapaient. Elles m’ont rattrapé, en même temps, dans ma vie amoureuse. J’ai écrit pour la femme que j’aimais une histoire érotique qui devait faire effraction dans le réel, et le réel a déjoué mes plans. Il nous a précipités dans un cauchemar qui ressemblait aux pires de mes livres et qui a dévasté nos vies et notre amour. C’est de cela qu’il est question ici : des scénarios que nous élaborons pour maîtriser le réel et de la façon terrible dont le réel s’y prend pour nous répondre. »

Tout au long de ma lecture, je sentais un léger désappointement. Premièrement, la critique était très favorable à ce roman et même après le succès de "Limonov", plusieurs recommandaient plutôt la lecture d'Un roman russe. Mais surtout, je sens dans cette aventure de Carrère, qui est celle d'écrire son autobiographie (parce que c'est bien d'une autobiographie dont on parle), une volonté d'épater la galerie, et donc, les jurés de prix littéraires. Avec ce livre, réussi mais sans plus, j'ai vraiment senti que l'auteur voulait gagner un prix prestigieux.

Entre autres, parce que l'histoire et la langue vont dans plusieurs directions. Parfois écrit à la deuxième personne du singulier (ou presque), les récits se mêlent, s'entremêlent, se déplacent dans l'espace, le temps, etc. On croit que c'est un livre sur sa relation avec Sophie (sa conjointe) pour s'apercevoir que c'est peut-être plus un livre sur sa mère ou plutôt écrit pour sa mère. Enfin, plus globalement, je crois que c'est un récit familial, comme la littérature nous en offre souvent.

Ce n'est pas un mauvais bouquin, loin de là. Mais je m'attendais à plus. J'avais été enchanté par "Limonov" et paralysé par "L'adversaire". J'attendais donc qu'Un roman russe me procure un peu le même effet extrême si rare en littérature.

Certains passages sont plus réussis que d'autres. Parfois, on ne veut pas lâcher le livre mais à d'autres occasions, il nous tombe des mains.

Aussi, en terminant, il nous permet de voir le fil conducteur de l'oeuvre de cet écrivain. Écrit un peu en réponse à "L'adversaire", et même s'il a été écrit avant "Limonov", il porte le nom "russe" qui elle (la Russie) est abondamment discutée dans le livre sur Edouard Limonov. Alors, l'oeuvre de Carrère est peut-être inconsciente. En tout cas, c'est une piste qui est effleurée dans "Un roman russe". Et maintenant, pour poursuivre avec l'oeuvre de Carrère, j'entame "La classe de neige".

1 commentaire:

  1. À chaque fois que je lis un livre, je me demande toujours combien de temps l’auteur à utiliser pour composer son texte. Je considère chaque oeuvre comme étant importante à sa façon. Apprendre à écrire plus vite, c’est ce que j’ai longtemps cherché. Imaginez écrire une œuvre de 350 pages en quelques mois à peine et sans savoir taper au clavier... Hé bien chers amis, le miracle est survenu dans ma vie. Ce week-end, j’ai écrit 59 pages de mon roman ! J’utilise un logiciel qui capte mes paroles et les transpose en écrits, au fur et à mesure. Rien à retranscrire, et très peu d’erreur dans l’orthographe. Cette découverte m’a fait faire un pas de géant dans la production de mes romans. Je vous souhaite à tous de trouver les outils de travail dont vous rêvez, car cela change la vie.

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