lundi 5 septembre 2011
Le profanateur, Philip K. Dick
Ma note: 7,5/10
Voici la quatrième de couverture: Allen Purcell, communicateur, était chargé de faire respecter l'ordre moral à coups de feuilletons télévisés dans un monde de comité de quartier, de minuscules mouchards robots et de conformisme absolu. Il était un citoyen parfait. Le seul ennui pour lui et pour le Rémor, le Réarmement Moral, c'était qu'il avait le sens de l'humour. Profond, dévastateur, inconscient. Il y avait un trou dans son emploi du temps. Et la statue du Major Streiter avait perdu la tête. Dans ce roman qui aurait pu s'intituler L'imprécateur, Philip K. Dick, l'un des maîtres incontestés de la science-fiction américaine, introduit pour la première fois dans son oeuvre un humour grinçant et corrosif qui défonce la société et la réalité.
Contrairement à la plupart des romans de cet auteur (enfin, ceux que j'ai lu), "Le profanateur" démarre prodigieusement mais s'essouffle un peu par après. Le début est donc très bien, ce qui est rare avec K. Dick, mais ensuite, l'histoire devient banale et redondante et finalement, elle reprend de son lustre vers la fin. Les 20 dernières pages viennent sauver le tout.
On est dans une société totalitaire dans ce récit. Écrit en 1955, le livre est grandement actuel, parce que la société est contrôlée par d'obscures forces par l'entremise de la télévision. Rigides, les valeurs morales ont pour fonctions de crédibiliser le tout. Encore une fois, on est dans un roman proche de "1984" d'Orwell.
En plus, le personnage principal, comme dans "1984", se révolte contre cette société complètement fausse et artificielle (en référence aux États-Unis ?). Par moment, cette révolution est subtile et plutôt inconsciente. Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, ce sera intéressant de voir pour vous le développement qui suivra cette révolte.
Pour terminer, voici donc un Philip K. Dick plutôt moyen dans l'ensemble. L'idée de départ était très bonne mais malgré la brièveté du roman (c'est quasiment une novella), quelques longueurs viennent porter ombrage au tout. Pour une première approche de son oeuvre, je conseillerais plutôt "Ubik".
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