samedi 16 juillet 2011

Sur la route, Jack Kerouac



Ma note: 8/10

Voici la présentation de l'éditeur: " Avec l'arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu'on pourrait appeler ma vie sur la route. Neal, c'est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route... " Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d'équipées qui apparaissent ici sous leurs vrais noms. La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l'auteur a crépité son texte sans s'arrêter, page unique, paragraphe unique. Aujourd'hui, voici qu'on peut lire ces chants de l'innocence et de l'expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd'hui on peut entendre dans ses pulsations d'origine le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir. Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l'éphémère. " Quand tout le monde sera mort, a écrit Ginsberg, le roman sera publié dans toute sa folie. "

C'est la première fois que je lisais ce roman qui a marqué la "Beat generation". Drôle de façon de l'aborder parce que cette version se réfère au rouleau original de Kerouac. Pour ne pas être obligé de changer de page (Kerouac écrivait très rapidement) il confectionnait un rouleau et ainsi, à la machine à écrire, il pouvait taper son texte d'un trait. Ressorti il y a quelques années seulement, ce rouleau est donc l'original de ce récit qui a tant marqué. Il n'a pas de saut de paragraphes mais contrairement à la rumeur, la ponctuation est classique. Alors, il se lit bien mais cela nous demande beaucoup de souffle en raison de l'absence de paragraphes.

Pour le roman en tant que tel, il est complètement éclaté. On est dans la tête de Kerouac et les détours, les changements de tons, de formes et de sujets sont fréquents. Il a un talent naturel pour l'écriture et j'ai beaucoup aimé ce récit. Après quelques pages on s'habitue à ce rythme effréné et on embarque, il n'y a pas de doute. Par contre, je ne sais pas si le lecteur moyen aimera ce bouquin. Autant il n'est pas facile d'approche, autant il n'est pas aussi compliqué qu'on pourrait le croire non plus. Il faut se laisser entraîner par Kerouac pour bien apprécier. Mais je conseillerais plutôt une autre version de "Sur la route".

Dans cette édition, ce sont les vrais noms qui sont présents. Cela ajoute une touche d'authenticité à un roman qui est déjà authentique par nature. Tout au long de l'histoire, Kerouac nous raconte ses aventures sur le sol américain. C'est une suite d'anecdotes et quand on connaît la vie de l'auteur, on sait qu'il y a au bout de ces aventures la béatitude (le beat) et le bouddhisme. C'est une expérience ce récit (écrit en seulement 20 jours). Ça se lit vite et malgré quelques petites imperfections, on apprécie. Parce que l'expérience que nous fait vivre Kerouac en est une complètement détachée des biens matériels.

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