jeudi 22 mars 2012

Ritournelle de la faim, J.M.G. Le Clézio



Ma note: 6/10

Voici la quatrième de couverture: Ma mère, quand elle m’a raconté la première du Boléro, a dit son émotion, les cris, les bravos et les sifflets, le tumulte. Dans la même salle, quelque part, se trouvait un jeune homme qu’elle n’a jamais rencontré, Claude Lévi-Strauss. Comme lui, longtemps après, ma mère m’a confié que cette musique avait changé sa vie. Maintenant, je comprends pourquoi. Je sais ce que signifiait pour sa génération cette phrase répétée, serinée, imposée par le rythme et le crescendo. Le Boléro n’est pas une pièce musicale comme les autres. Il est une prophétie. Il raconte l’histoire d’une colère, d’une faim. Quand il s’achève dans la violence, le silence qui s’ensuit est terrible pour les survivants étourdis. J’ai écrit cette histoire en mémoire d’une jeune fille qui fut malgré elle une héroïne à vingt ans.

Plusieurs auteurs que j'adore - et Le Clézio en fait partie - ont à peu près tous écrits des romans plus courts qui gravitent autour de leur immense oeuvre. Je pense à Dostoïevsky, Tolstoï, Victor Hugo et parmi les contemporains on peut citer Philip Roth, Paul Auster et Herta Müller. "Ritournelle de la faim" se veut un peu dans ce courant parce qu'il fait quelque 200 pages seulement. Mais comme c'est souvent le cas, notamment avec les auteurs cités plus haut, ce court roman n'était vraiment pas nécessaire.

La quatrième de couverture ne nous apprend pas grand chose sur l'histoire en tant que telle (c'est une citation de la dernière page du roman). Donc, pour résumer, l'histoire est assez disparate, entre autres parce que nous n'embarquons seulement qu'à la fin du roman. On suit Ethel, le personnage principal et mère de l'auteur. Née dans une famille bourgeoise et originaire de l'île Maurice, on assiste à la fameuse prise du contrôle (raciste) par Pétain, au temps de la guerre. Mais l'écrivain nous raconte cela par la petite histoire plus souvent que par la grande histoire. Je pourrais dire que le bouquin est rempli d'"Instant".

Mais somme toute, nous assistons à l'ennui littéraire. C'est le livre de Le Clézio le plus faible que j'ai lu jusqu'à présent. Il n'y a absolument rien de creusé et on sent presqu'un manque d'imagination de l'auteur du "Chercheur d'or". Il y a encore une fois une légèreté dans la prose, mais ici elle est plutôt mal venue. En tout cas, malgré sa brièveté et sa légèreté (pour un sujet sérieux), j'avais hâte de le terminer. Ce qui est habituellement mauvais signe...

1 commentaire:

  1. celui-ci a été une déception pour ma part aussi. J'attendais quelque chose de plus fouillé, de plus dur vu le titre, avec son amie d'enfance. enfin de collège.

    Par contre nous retrouvons bien sûr le thème des iles.

    RépondreEffacer