samedi 10 mars 2012

Poisson d'or, J.M.G. Le Clézio



Ma note: 7,5/10

Voici la quatrième de couverture: "Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin"
Ce proverbe nahuatl pourrait se traduire ainsi ; "Oh poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi ! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde". Le conte qu'on va lire suit les aventures d'un poisson d'or d'Afrique du Nord, la jeune Laïla, volée, battue et rendue à moitié sourde à l'âge de six ans, et vendue à Lalla Asma qui est pour elle à la fois sa grand-mère et sa maîtresse. À la mort de la vieille dame, huit ans plus tard, la grande porte de la maison du Mellah s'ouvre enfin, et Laïla doit affronter la vie, avec bonne humeur et détermination, pour réussir à aller jusqu'au bout du monde.

Je lisais dernièrement que le grand critique littéraire Harold Bloom n'aime pas Le Clézio. Il affirme même que ses romans sont illisibles. J'imagine qu'il entend par cela qu'il est ennuyeux, avec une plume médiocre, etc. Mais faut dire que Bloom est généralement très critique des prix Nobel de littérature. Le seul écrivain des dernières années qui en vaut la peine, selon lui, c'est José Saramago. Bloom a aussi une admiration pour Cormac McCarthy, Philip Roth et quelques autres. Donc, malgré le fait que j'aime aussi ces trois auteurs, je crois, contrairement à lui, que Le Clézio est un grand auteur. Il nous le prouve encore une fois avec "Poisson d'or".

C'est un roman rempli de poésie, une ode à la vie avec ses hauts et ses bas. Je croyais au départ, notamment avec un titre semblable, que "Poisson d'or" serait une allégorie initiatique. Eh bien non. C'est un roman initiatique en tant que tel, fait selon les règles, avec un personnage qui grandit sous nos yeux, au sens propre et figuré et qui termine son récit plus évolué qu'au départ. Écrit à la première personne, on suit une fillette volée qui parcourra le monde sous nos yeux. En seulement 250 pages, Le Clézio parvient à nous éblouir par moment, comme il parvient à nous faire réfléchir.

Par contre, je crois que "Poisson d'or" n'est pas son meilleur et qu'il est loin d'être un roman parfait. Il est trop près du roman jeunesse, genre littéraire que je ne lis jamais. Aussi, les aventures de la jeune Laïla (la narratrice et personnage principal) ne sont pas assez creusées, ce qui en fait un livre trop mince pour ses promesses. Bref, pour terminer, c'est une belle lecture mais sans surprise, surtout quand on a déjà lu Le CLézio. C'est un bon résumé de son oeuvre, mais sans plus.

1 commentaire:

  1. Je crois que les mots sont l’arme la plus puissante de l’âme. Mais, plus qu’une arme, les mots sont guérisseurs et prophètes. Un bon livre guérit et réjouit les lecteurs que nous sommes.

    Lire procure un sentiment de liberté et brise parfois les conventions sociales. J’aime tout ce qui sort de l’ordinaire.

    Merci beaucoup pour votre blogue. Les livres sont ma passion, tout comme vous. Les livres parlent, tout comme nous. En toute fraternité, laissons-nous bercer par leur prose.

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