vendredi 17 décembre 2010

Le troisième reich, Roberto Bolano



Ma note: 8/10

Voici la quatrième de couverture : Udo Berger, vingt-cinq ans, est passionné par les jeux de guerre. En compagnie de sa fiancée, Ingeborg, il part quelques jours sur la Costa Brava, dans l'hôtel tenu par la belle Frau Else. Dans sa chambre, Ugo installe une grande table afin d'établir de nouvelles stratégies pour son jeu, "Le Troisième Reich ". La nuit venue, le couple rencontre deux autres Allemands, Charly et Hanna. Lorsqu'ils descendent sur la plage, l'imprévisible Charly leur présente certains locaux : le Loup et l'Agneau, deux personnages mystérieux, ou encore le Brûlé, un homme défiguré dont personne ne sait rien, même si le bruit court qu'il serait étranger et aurait été torturé dans son pays... Texte inédit écrit en 1989, Le Troisième Reich est un roman splendide des débuts de Roberto Bolaño. S'y trouvent certains thèmes chers à l'auteur - remaniés et amplifiés dans ses textes ultérieurs - comme les formes étranges que peut prendre le nazisme ou l'idée que la culture - les jeux ou la littérature - se confond avec la réalité.

Avant de commencer ma critique, j'aimerais vous citez les deux premières lignes du roman. Je ne le fais jamais mais Bolano a une très belle plume et cette première phrase du bouquin en est la preuve:

"Par la fenêtre pénètrent la rumeur de la mer mêlée aux rires des derniers noctambules [...]."

Avec Dostoievski, à égalité en fait, Roberto Bolano est mon auteur préféré. Quand on referme un livre de Bolano, on est tourmenté pour une longue période. Il est difficile à critiquer parce que ses romans ne sont jamais à quoi on s'attendait. En plus, ils sont souvent comme un tableau vague, brumeux, mais qui nous dévoile une grande oeuvre quand on s'y attarde.

Dans "Le troisième reich", c'est exactement cela, soit un roman à la profondeur sans borne. C'est bien écrit, mais étant donné que c'est seulement son deuxième roman, on voit très vite qu'il n'atteint pas le niveau de "2666" ou "Les détectives sauvages". Je m'attendais à une métaphore sur le nazisme, mais c'est plutôt un roman comme seul Roberto Bolano sait le faire que j'ai lu. Un roman qui décrit en fait le vide de l'existence. Essentiellement. Après avoir lu trois romans de ce génie des lettres, j'ai maintenant compris que Bolano écrit sur la condition humaine. Son vide. Ses tourments. Sa poésie.

Finalement, si vous n'avez jamais lu cet écrivain, je vous conseille de commencer par "2666" et non par "Le troisième reich". Par contre, ce dernier plaira aux grands fans de Bolano, dont je suis. Il ajoute une couche à l'oeuvre exceptionnelle de ce Dieu littéraire.

1 commentaire:

  1. ne connaissant pas je note cet auteur et "2666 "avant" 3eme reich".Un petit tour à la mediatheque s'impose

    RépondreEffacer