Ma note:
8,5/10Voici la quatrième de couverture : Crimes, prisons, décapitations, autant de thèmes qui parcourent en tous sens l'art depuis la Révolution française et ses premières tentatives d'abolir la peine de mort. Qu'il soit politique ou crapuleux, le crime de sang décuple par l'image sa puissance fantasmatique sur nous. Car la violence, même si elle n'est pas assortie de l'expression du plaisir, en apporte au spectateur, quelle que soit sa répulsion première. Des représentations littérales aux allégories de toutes sortes, la peinture confirme à foison cette ambiguïté fondamentale: des pendus de Victor Hugo à La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime de Pierre Paul Prud'hon. De nouveaux thèmes s'imposent à l'imaginaire, telle la femme criminelle. Stigmatisée par Jacques Louis David, réhabilitée par Paul Baudry puis noircie à nouveau par Edvard Munch, Charlotte Corday rejoint ainsi les figures du mythe. Se pose aussi la question des rapports entre folie, génie et crime, des prisonniers d'Eugène Delacroix à ceux d'Egon Schiele. Les plus grands artistes sont ceux chez qui la représentation exaspérée du crime ou de la peine capitale aboutit au saisissement maximum, de Francisco Goya et Théodore Géricault à Edgar Degas, Pablo Picasso, Otto Dix, George Grosz. Paria social, monstre conscient ou tueur irresponsable, le criminel a toujours fait débat. De même, son châtiment. Il n'est pas de meilleur miroir de l'homme et de l'art modernes.
Depuis un certain temps, Fedor Dostoievski est mon écrivain préféré. Il n'y a pas mieux que Dostoievski pour sonder l'âme humaine, comme l'a si bien décrit le Laroussse. En plus, cet auteur a une plume inégalable et est le pionnier des dialogues intérieurs, ce qu'on retrouve maintenant avec plusieurs écrivains.
Pour "Crime et châtiment", Dostoievski poursuit son oeuvre avec un roman très psychologique. Sans entrer dans les détails de l'intrigue, disons simplement qu'on a le droit à un questionnement fort intéressant d'un homme qui vient de commettre un meurtre atroce. Quasiment tout le bouquin tourne autour de ce questionnement. Bien sûr que plusieurs personnages viennent se greffer petit à petit dans cette histoire, mais le roman demeure très centré sur le personnage principal et ses tourments. C'est un roman psychologique au possible, beaucoup plus que ce que je m'attendais.
Finalement, voici donc une grande oeuvre. L'épilogue est une des plus belles qu'il m'ait été donné de lire. Écrit en seulement 3 mois(?!?) par Dostoievski, ce livre nous fait passer par toute la gamme des émotions. On en vient même à aimer l'assassin...
Sur ma liste depuis un bout de temps... Va falloir que je m'y mette ! Merci pour ce beau commentaire.
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