mardi 14 mai 2013

Lourdes, Émile Zola


Ma note: 7/10


Voici la présentation de l'éditeur: À la fin des Rougon-Macquart, soulagé d'en avoir terminé avec sa «terrible série», Zola cherche du nouveau. En 1891, de passage à Lourdes, il est saisi par le spectacle de cette «cité mystique» née de la vision d'une enfant en plein siècle positiviste. Il voit là un «admirable sujet» pour lequel il s'enthousiasme. De retour à Lourdes l'année suivante, il s'est documenté longuement, curieux de tout, reçu partout. Il en a rapporté un témoignage incomparable sur le pèlerinage, les malades, les foules ferventes, les intérêts affrontés autour de la Grotte, qu'il a transposé en un grand roman de la douleur et de l'espérance humaines. Il a fait aussi de Lourdes un symbole éternel, celui de l'humanité souffrante assoiffée de miracle, et le théâtre d'une grande idéologie moderne, la lutte de l'esprit de croyance et de l'esprit de raison.

J'ai la chance d'avoir déjà lu au complet la saga des Rougon-Macquart. Je sais donc que Zola est inégal, à tout le moins selon mes goûts littéraires personnels. Avec "Lourdes", qui est le premier (de trois) volumes de la série des grandes villes (les autres étant "Rome" et "Paris"), je le situe dans ses romans faibles.

Dans cette série de romans, nous suivrons le même personnage, nommé Pierre, qui est en fait, à plusieurs points de vue, un alter ego de Zola. Comme Zola l'a réellement fait, Pierre part pour Lourdes étudier les cas de guérisons miracles. Parce que Lourdes c'est la ville des miracles, où Zola a enquêté pendant deux semaines, et dans le roman, cela est conséquemment le sujet principal. Si dans les Rougon-Macquart les forces sociales (plus souvent qu'autrement) amenaient la maladie et la pauvreté, ici, dans "Lourdes", Zola s'attarde à ces maladies en tant que telles, et les supposés miracles qui les guérissent. Zola n'était pas croyant et comme pour les Rougon-Macquart, il essaiera d'étudier le cas de Lourdes d'un oeil scientifique (à l'exception des dernières pages). Il se dégage du roman une atmosphère de presque folie, où l'inconscient collectif remonte à la surface sous de fumeuses croyances. Mais comme je le disais, le tout nous parvient assez objectivement, et Zola se garde de juger les malades et leurs proches.

Et pour le récit en lui-même, il débute dans le train à destination de Lourdes, où les malades parisiens se rendent pour trouver la guérison. On bascule ensuite dans la vie de Pierre, le personnage principal, où l'on découvre son parcours religieux. Et c'est à la suite de cela, vers la cinquantième page, que le récit débute réellement. Le train arrive à Lourdes et l'action commence, la recherche vers la guérison. Le roman est donc presque entièrement le fait de gens malades qui viennent à Lourdes pour trouver la voie miraculeuse. Une longue suite de maladies est décrite par Zola et c'est vraiment redondant. Déjà qu'au départ le sujet ne m'intéressait pas beaucoup, en plus, il en fait son intrigue, sa trame, son histoire.

Et pour finir, un petit mot sur le style d'écriture (et cette prose), que l'on retrouve aussi magnifique et recherché que dans ses romans antérieurs (la série des trois villes en est une du Zola âgé, elle est parue après le vingtième roman des Rougon-Macquart, "Le docteur Pascal"). Et "Lourdes" est une sorte de précurseur des romans où l'enquête journalistique a été effectué par l'écrivain avant la rédaction, on peut citer "De sang-froid" de Truman Capote comme successeur (bien qu'il soit de genre un peu différent). Aussi, "Lourdes" est un roman écrit par un auteur rendu à la maturité où l'on sent presque sa condition bourgeoise et confortable. C'est un roman intéressant, mais pour ma part, je n'ai pas aimé le sujet et surtout, la façon répétitive qu'il a été traité.

2 commentaires:

  1. Merci pour cette chronique.
    Quels sont à votre avis les romans "forts" de Zola ?
    Par lequel me conseillerait vous de débuter ?
    Bonne continuation,
    Laurent

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  2. Merci,

    et bonjour,

    très bonne question que vous me posez. Je crois qu'il faut débuter par un Rougon-Macquart, il n'y a pas de doutes et ensuite, en choisir un avec un sujet qui nous intéresse. Par exemple, je conseillerais à un amateur de peinture et d'oeuvre d'art de commencer par "L'oeuvre" qui traite de ce sujet. Mais pour ma part le meilleur souvenir que je garde c'est "La débâcle" un roman sur le guerre magnifiquement écrit. C'est certainement le mieux écrit de Zola. Et pour ses romans forts, sans les nommer tous, vous pouvez cliquez sur "Zola Émile" dans le menu de droite et ceux qui ont une bonne note, je les considère comme ses romans forts.

    Au plaisir,

    Jimmy

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