mardi 12 février 2013

Mon nom est rouge, Orhan Pamuk



Ma note: 8,5/10

Voici la quatrième de couverture: Istanbul, en cet hiver 1591, est sous la neige. Mais un cadavre, le crâne fracassé, nous parle depuis le puits où il a été jeté. Il connaît son assassin, de même que les raisons du meurtre dont il a été victime : un complot contre l'Empire ottoman, sa culture, ses traditions et sa peinture. Car les miniaturistes de l'atelier du Sultan, dont il faisait partie, sont chargés d'illustrer un livre à la manière italienne... Mon nom est Rouge, roman polyphonique et foisonnant, nous plonge dans l'univers fascinant de l'Empire ottoman de la fin du XVIe siècle, et nous tient en haleine jusqu'à la dernière page par un extraordinaire suspense. Une subtile réflexion sur la confrontation entre Occident et Orient sous-tend cette trame policière, elle-même doublée d'une intrigue amoureuse, dans un récit parfaitement maîtrisé. Un roman d'une force et d'une qualité rares.

Et cette présentation de l'éditeur est tout à fait juste. Mais avant, parlons un peu des nobélisés. Je dois dire que j'ai lu une foule d'auteurs ayant reçu le prix Nobel de littérature et plus particulièrement ceux l'ayant reçu après les années 80. Et chaque récipiendaire le méritait pleinement. Bien sûr qu'il y a des oubliés, parce que c'est un prix tellement rare et difficile à remporter que le contraire serait invraisemblable. Sur les milliers d'auteurs (sinon les millions) dans le monde, il y a seulement un gagnant par année. Certains choix sont critiqués à cause de leur caractère politique. Pour ma part, ceux que j'ai lus sont tous excellents. Ainsi, pour moi, le comité du Nobel a toujours raison.

Orhan Pamuk, quant à lui, a reçu le prix en 2006 et encore une fois (et c'est la première fois que je le lisais) je découvre un auteur extraordinaire. Qui plus est, il me fait découvrir une culture qui m'est inconnue dans un siècle tout aussi rarement discuté dans les sources d'information de masse. Je pourrais passer la journée à vous dire tout le bien que j'ai pensé de ce roman mais parlons seulement de sa forme. C'est un roman historique, et ce qui frappe ici, c'est la structure de l'oeuvre. Elle est éclatée. Les chapitres sont cours (et donc très nombreux étant donné l'aspect volumineux du roman), écrits à la première personne et avec des narrateurs différents à chaque changement de chapitre où certains de ces narrateurs reviennent. En plus, ce n'est pas seulement des humains qui parlent, il y aussi une couleur (d'où le titre de l'ouvrage), un animal, la mort, le diable, un arbre, l'argent, etc. Dès le départ, les narrateurs s'adressent au lecteur sans "l'hypocrisie" littéraire.

C'est un roman contemporain écrit dans un style puissant. C'est aussi un roman policier où l'intrigue nous rappelle même un écrivain comme Agatha Christie. Il n'y a pas vraiment de défauts dans ce roman, tout est à peu près parfait et les rapprochements avec les grands auteurs peuvent être nombreux sans tomber dans l'esbroufe, dans le plagiat, etc. Par moments je pensais à Shakespeare mais dans l'ensemble, Pamuk a son propre style. Les personnages sont tous attachants, et il vient un moment où les bons et les méchants se fondent les uns dans les autres. La subtilité de l'oeuvre l'emporte sur tout et la beauté de l'écriture est éclairante. En fait, tout est là pour nous donner un grand roman !

2 commentaires:

  1. Bonjour
    Comme vous parlez des prix Nobel....,je vous conseil de lire des livres de Constantin Paoustovsky. Un très bon écrivain. Il a été nommé pour le prix Nobel des années passées et était au lycée avec Bougalkov. Les livres sont pas très facile à trouver, mais sur internet on les trouve des exemplaires. Je vous laisse découvrir et peut-etre on aura des nouvelles ici!
    M.Willems

    RépondreEffacer
  2. Merci pour la suggestion. Je suis allé voir dans les e-books gratuits et il n'est pas là, donc je vais sûrement me l'acheter à un moment donné.

    À bientôt

    RépondreEffacer