dimanche 3 février 2013

L'ombre en fuite, Richard Powers




Ma note : 5,5/10

Voici la présentation de l'éditeur: Washington. Adie Klarpol, une jeune artiste désillusionnée, est engagée par une compagnie d'informatique pour travailler sur un système expérimental, " la Caverne ". Ce simulateur d'univers virtuels en 3D permet de revisiter, entre quatre murs, les chefs-d'œuvre de l'art. Beyrouth. Taimur Martin, professeur d'anglais, est pris en otage par des fondamentalistes islamistes. Seul dans un cachot, il n'a que sa mémoire et son imagination pour s'évader. Un simulateur d'univers virtuels, un cachot: deux pièces dissemblables, toutes deux ouvertes à toutes les transformations, l'une par la magie de l'informatique, l'autre par la ténacité de l'esprit humain. Deux univers a priori inconciliables dont Richard Powers, avec son sens renversant du romanesque, tire une polyphonie grandiose. Le romancier explore le destin de l'art à l'époque du virtuel, celui de la mémoire à l'époque de l'informatique et questionne une fois de plus les rapports entre science, histoire et imagination.

Il est très hasardeux d'écrire un roman sur l'univers de l'informatique en général. C'est un sujet qui vieillit mal, c'est le moins que l'on puisse dire, et en quelques années seulement, le roman peut devenir obsolète. La technologie change, de même que ses termes, ses références, son propos, etc. Ici, on fait face un peu à ce genre de problème. On est dans la réalité virtuelle.

Et c'est raté selon moi. Autant "La chambre aux échos" et "Le temps où nous chantions" frappaient dans le mille avec des sujets et des récits extraordinaires, autant "L'ombre en fuite" est d'une inutilité presque totale. On ne sait pas trop où l'auteur veut nous amener, et cela perdure tout le roman, hormis à la fin où un léger développement se pointe à l'horizon. Aussi, c'est un roman qui n'a pas vraiment d'ancrage de genre. C'est un thriller raté, un roman contemporain sans qualités littéraires et par moments, on se croirait dans le genre de la science-fiction.

L'écriture de Powers est aussi décevante que le reste (sinon plus). L'histoire en parallèle, la deuxième intrigue où l'on suit un otage dans un pays musulman, est écrite au "Vous" et cela donne un résultat plus qu'ordinaire. Je hais ce genre d'exercice stylistique écrit au "Tu", au "Nous" et comme dans le présent, au "Vous". L'esthétique qui s'en dégage est repoussante et la difficulté de notre lecture s'en retrouve augmentée sans rien apporter en retour.

En conclusion, d'une façon objective, je ne dirais pas que c'est le pire roman que j'ai lu (d'où ma note). Certains trouveront probablement leur compte, notamment, parce que je ne suis pas le meilleur chroniqueur pour ce genre de livre, étant donné que je deviens embarrassé assez rapidement dans ces univers virtuels. Pour un vrai un roman de science-fiction, avec de vraies chutes, de la grandiloquence simple et efficace, je vous conseille beaucoup plus Philip K. Dick et ses romans "Coulez mes larmes, dit le policier", "Ubik" et "Le temps désarticulé". Avec "L'ombre en fuite", on est peut-être davantage dans la science, le réel augmenté, mais l'aspect littéraire (dans son sens large) est plutôt......diminué !

Aucun commentaire:

Publier un commentaire