Ma note:
7,5/10
Voici la présentation de l'éditeur: Que fait au juste Pierre Froissart, écrivain clandestin, l'été, dans un petit palais de Venise ? Pourquoi est-il accompagné de cette jeune physicienne américaine, Luz, avec laquelle il a l'air de si bien s'entendre ? Activités illégales ? Drogue ? Trafic d'œuvres d'art ? Mais quel est alors le réseau international qui l'emploie, lui et certains de ses anciens amis ? Et que représente au fond cette toile de Watteau qu'il doit acheminer vers son but secret ; cette peinture célèbre et recherchée qui donne son nom au roman et l'entraîne peu à peu, comme d'elle-même, dans une révélation de l'Histoire ?
Avant de m'embarquer dans la lecture de Sollers, j'avais déjà entendu qu'il écrivait sans cesse le même roman. Que l'on pouvait changer les titres mais que le contenu restait le même. Et après avoir lu trois livres, j'en ai la preuve. De plus, ce ne sont pas de véritables romans. L'aspect fiction disparaît derrière une suite sans fin de digressions. L'esthétique du roman est faible, l'histoire en tant que telle est mince et la personnalité déplaisante de l'auteur transparaît derrière sa prose prétentieuse. Certes, Sollers est érudit, mais avec un récit aussi mince, on ne peut pas dire que c'est de la grande littérature.
Lors de mes critiques de Sollers, je le comparais avec Kundera, du moins, il avait un peu le même genre de digressions. Par contre, je crois que Kundera sera encore lu dans cent ans, ce qui n'est pas le cas de Sollers. Sollers ne fait que parler des "autres", notamment dans "La fête à Venise", où il nous parle encore une fois de Nietzsche, de Freud, de Proust, de Kafka, de Stendhal, de Joyce, de Rimbaud. Et même de grands compositeurs comme Mozart. Mais comme pour "Les voyageurs du temps", ce sont les peintres qui prennent le haut du pavé et plus particulièrement Watteau. Il semble être la référence principale de Sollers. Et en plus de citer tous ces artistes, il nous parle sans cesse de leur biographie. Bref, cette fête à Venise n'aborde presque pas Venise mais bien les mêmes thèmes que ceux d'un autre roman de Sollers que j'avais lu, "Les voyageurs du temps".
Pour faire le lien entre l'artiste peintre, la fiction, le roman, etc., le "Manuel de peinture et de calligraphie" de José Saramago est de loin supérieur. Contrairement à Sollers, il a réussi à créer une ambiance romanesque entre l'artiste et le roman. Un nihilisme délectable se dégageait du roman de Saramago, alors qu'une prétention se dégage de celui de Sollers. C'est ce qui différencie un Nobel d'un Médicis.
Cependant, pour conclure, je dois dire que, personnellement, j'aime bien les bouquins de Sollers. J'aime lire sur l'art, tant littéraire, poétique, que dans le domaine des beaux-arts. Et cet écrivain en fait une obsession, ce qui n'est pas pour me déplaire. Ici, je croyais réellement qu'il allait nous entretenir sur la Ville de Venise, mais non, il poursuit sur sa lancée et il écrit sur des sujets qu'il affectionne.
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