Ma note:
7,5/10Voici la quatrième de couverture: C’est une course de vitesse qui s’engage dès le premier chapitre de Léviathan. En effet, quand Peter Aaron (P.A. comme Paul Auster) lit dans les journaux que, sur une route du Wisconsin, on a retrouvé le corps défiguré d’un homme qui s’est tué en manipulant un engin explosif, il n’hésite pas : il s’agit à coup sûr de Benjamin Sachs qui fut son très proche ami. Et il entreprend aussitôt de reconstituer et d’écrire l’histoire de Sachs, pour que l’on sache quelles interrogations sur l’identité américaine ont conduit celui-ci à cette fin quasiment prévisible, et pour prévenir ainsi les mensonges des enquêteurs. Dès lors, P.A. se lance sur toutes les pistes qui s’ouvrent, explore les étrangetés de conduite qu’il découvre (en particulier celles des couples et des femmes) et relève avec soin chacune de ces coïncidences qui ont quelque chose d’un rictus du destin. Et soudain l’on comprend que l’une des clefs essentielles dans l’art de ce romancier si "différent", c’est sa manière d’être moins le portraitiste que le biographe de chacun de ses personnages. Le délire parfois mortel qui les anime nous devient aussi présent que si nous vivions parmi eux et, du coup, les lignes de fuite du récit, à la manière d’un trompe-l’œil, s’inscrivent dans la perspective des nôtres.
Ce roman de Paul Auster m'a quelque peu déçu. Il avait gagné le prix Médicis étranger en 1993 et plusieurs le considère comme un chef-d'oeuvre. C'est vrai qu'il est très bien écrit, comme toujours avec Auster, et qu'il jouit d'une construction sans faille. Mais je m'attendais à plus.
En effet, une grande partie du roman est quasiment sans intérêt. En tout cas, je n'y ai pas trouvé mon compte. Le début est très bien, parce qu'il est mystérieux et on veut en apprendre plus sur ce Ben Sachs. La fin aussi est très réussie. Même si je l'avais vue venir de loin, elle nous éclaire sur nombre de points. Mais entre ces deux parties, c'est le néant. Il ne se passe rien, les conversations entre les personnages sont à la limite de l'inutilité et l'ennuie est au rendez-vous.
Pourtant, le roman ne fait que 310 pages en format hardcover. Il ne devrait pas y avoir de longueur.
Quant au contenu, je ne peux me prononcer parce que j'en dirais trop (et dévoilerais par le fait même l'intrigue et le dénouement qui sont cachés dans le récit). La quatrième de couverture fait le travail sur ce point et même très bien. Mais dans le même genre, j'avais de loin préféré "Pastorale américaine" de Philip Roth, que je vous recommande davantage que "Léviathan".
Jimmy
RépondreEffacerJe donne rarement mon avis de cette manière mais je ne peux m empêcher de te répondre.
Puisque tu as aimé le début et la fin du roman, c'est donc le milieu du roman que tu considères sans intérêt.
Ce milieu sans lequel l'histoire, pourtant, n'a que peu d’intérêt.
Ouvre les journaux si tu veux de belles histoires. Les journalistes ne manquent pas de talents.
Cette psychanalyse minutieuse à laquelle se livre l'auteur est essentielle. C'est le cœur battant et nécessaire de ce roman.
L'histoire n'est qu un prétexte pour se livrer à un voyeurisme chirurgical et pudique à la fois...
Qu il se soit inspiré de sa propre vie ou non (je pense que oui puisqu'il se moque avec une fine ironie de ces premiers romans "vaguement inspirés" par la vie de leurs auteurs), ce livre mérite d'être mis au dessus des autres.
Relis le, en mettant de coté pour un instant cette mécanique du classement, donc de la comparaison.
Et décide toi à dévoiler l'intrigue... Ce n'est qu'une mécanique à laquelle l'auteur ne peut échapper.
Merci malgré tout de prendre le temps de donner ton avis.
Bruno