jeudi 21 juillet 2016

Quatrevingt-treize, Victor Hugo


Ma note: 8/10

 Voici la quatrième de couverture : 93 conclut le dialogue que Hugo a poursuivi toute sa vie avec la Révolution. 93, c'est la Convention, «assemblée qui a eu un duel avec la royauté comme Cromwell et un duel avec l'univers comme Annibal» et qui a «tranché le nœud gordien de l'histoire». Immense fresque épique, 93 est aussi l'histoire de trois hommes. Lantenac, l'homme du roi et de tout l'honneur de l'ancienne France. Cimourdain, le génie austère et implacable de la Révolution. Entre eux Gauvain, neveu de Lantenac et fils spirituel de Cimourdain, aristocrate passé au peuple, que Cimourdain fera guillotiner pour avoir permis la fuite de Lantenac et qu'il suit aussitôt dans la mort. «Au moment où la tête de Gauvain roulait dans le panier, Cimourdain se traversait le cœur d'une balle... Ces deux âmes s'envolèrent ensemble, l'ombre de l'une mêlée à la lumière de l'autre.»

 Comme introduction à ma chronique, voici ce que pense Harold Bloom de Victor Hugo : 

 « Confronted by the genius of Victor Hugo, a man who accurately believed himself to be Victor Hugo, a critic trying to apprehend genius hardly knows how or where to begin. Balzac's energetic assault upon literary immortality seems a rugged but auxiliary onrush when juxtaposed to Victor Hugo's, though Hugo, three years younger than Balzac, survived him by thirty-five years, so the comparison may be unjust. Given another third of a century, Balzac's Human Comedy would have at least doubled in size, so that we would have about one hundred and eighty linked novels, novellas, and stories. And yet Victor Hugo is virtually infinite : has anyone read all of him ? There are more than 155,000 lines of poetry, not counting verse dramas, and there are seven novels, twenty-one plays, and an astonishing amount of more-or-less fugitive prose, only now available. Hugo may have been the last of the universal authors, like Cervantes, Shakespeare, and Dickens. I can think of no twentieth-century equivalent and doubt that one will appear in the twenty-first century. Les Misérables, wich is to us a musical, was read by everyone in France who could read when it first appeared (1862). At seventy-one, I wonder what will not be made into a musical. Will we yet have Hamlet : A Musical or, still better, King Lear : A Musical Extravaganza ? Not that Victor Hugo would be other than delighted by his musical, since he wanted to touch as many fellow human beings (women in particular) as he could reach. »

 Comme Harold Bloom, je place la poésie de Hugo encore plus haut dans les sommets de l'esprit humain que ses romans (ceux-ci sont souvent classés dans le grotesque en littérature). Par contre, pour moi, sa contribution la plus importante au monde littéraire est son essai sur la littérature, qui m'a enchanté du début à la fin. Il porte le nom de William Shakespeare mais le titre du bouquin aurait pu ressembler à quelque chose de plus général, parce que ce texte renvoie surtout aux génies des lettres avec un fort penchant de Hugo pour Eschyle et Shakespeare. Dante et quelques autres en font aussi partie. De plus, Hugo semble insinuer qu'il fait partie lui-même de ce canon des lettres occidentales. Ainsi, j'en suis venu à voir les romans de Hugo comme quelque chose de presque secondaire, à tout le moins plus secondaire que son essai et sa poésie (celle-ci est "abondante"). Selon moi, Victor Hugo est le meilleur pour parler de littérature parce qu'il s'attarde au général et non aux détails. Contrairement à ce qui est enseigné dans les universités, je préfère les essais et les textes qui traitent de la littérature d'un point de vue globale, général, et qui ne se perdent pas inutilement dans les détails pendant des centaines de pages (les plus dignes descendants sur ce point sont Harold Bloom et George Steiner). Les commentateurs qui rentrent trop profondément dans les détails d'un texte (en expliquant des paragraphes, des phrases, sur de nombreuses pages) m'ennuient totalement.

 Contrairement à ce qu'on pourrait penser d'un premier abord, Hugo n'a pas beaucoup écrit de fiction basée sur des faits historiques. Ses romans comme Notre-dame de Paris et Les Misérables se déroulent dans des périodes fortes de l'histoire, mais ils ne sont pas complètement "historiques", ou très proche de l'histoire, la vraie, comme Quatrevingt-treize. Je crois que son style ne s'y prête guère. Même s'il est malgré tout un extraordinaire romancier, Victor Hugo est surtout un poète et cela se ressent dans sa prose romanesque. L'histoire avec un grand H n'est pas de la poésie et ainsi, il est périlleux de mélanger les deux. Je préfère lorsque les faits historiques servent d'arrière-plan comme dans Pastorale Américaine de Philip Roth. Globalement, Les Misérables sont un roman humaniste. On est quand même loin du roman historique en tant que tel. Même chose pour Notre-dame de Paris (gothique et grotesque), Les travailleurs de la mer (drame amoureux) et L'homme qui rit.

 Comme dans la plupart des romans historiques, Hugo commence ici par placer le décor, les dates, etc., avec l'incipit :

 « Dans les derniers jours de mai 1793, un des bataillons parisiens amenés en Bretagne par Santerre fouillait le redoutable bois de la Saudraie en Astillé. On n'était pas plus de trois cents, car le bataillon était décimé par cette rude guerre. C'était l'époque où, après l'Argonne, Jemmapes et Valmy, du premier bataillon de Paris, qui était de six cents volontaires, il restait vingt-sept hommes, du deuxième trente-trois, et du troisième cinquante-sept. Temps des luttes épiques. Les bataillons envoyés de Paris en Vendée comptaient neuf cent douze hommes. Chaque bataillon avait trois pièces de canon. Ils avaient été rapidement mis sur pied. Le 25 avril, Gohier étant ministre de la justice et Bouchotte étant ministre de la guerre, la section du BOn-Conseil avait proposé d'envoyer des bataillons de volontaires en Vendée ; le membre de la commune Lubin avait fait le rapport ; le 1er mai, Santerre était prêt à faire partir douze mille soldats, trente pièces de campagne et un bataillon de canonniers. Ces bataillons, faits si vite, furent si bien faits, qu'ils servent aujourd'hui de modèle ; c'est d'après leur mode de composition qu'on forme les compagnies de ligne ; ils ont changé l'ancienne proportion entre le nombre des soldats et le nombre des sous-officiers. Le 28 avril, la commune de Paris avait donné aux volontaires de Santerre cette consigne : Point de grâce, point de quartier. A la fin de mai, sur les douze mille partis de Paris, huit mille étaient morts. »

 Quatrevingt-treize est le dernier roman de Hugo, publié en 1874, 11 ans avant sa mort (Les Misérables avaient quant à eux paru en 1862 et Bug Jargal, son premier roman, en 1818). Dans Quatrevingt-treize, le dernier d'une trilogie amorcé avec L'homme qui rit mais dont le second volume n'a jamais été écrit, nous retrouvons l'histoire de la fin de la Révolution française et comme son titre l'indique, il se passe dans les environs de l'année 1793. On y voit Gauvin et les révolutionnaires affronter les contre-révolutionnaires de Vendée, ceux-ci étant les royalistes voulant (bien sûr) conserver la monarchie. (On sait que Hugo était à droite dans sa jeunesse mais qu'il a rapidement bifurqué à gauche (républicain)). Ce n'est pas un roman historique "à thèse" où Hugo critiquerait la partie adverse, les monarchistes. Il est autant critique de la révolte, des révolutionnaires. Et un aspect intéressant de ce roman est la figure de Cimourdain, un personnage aveuglé par la révolution et qui ne conçoit pas la concession d'un seul pouce de terrain à l'ennemi. Même si les descriptions que l'on retrouve dans ce roman sont de loin inférieures à celles de Notre-dame de Paris, la force des personnages rivalise avec ses autres romans. Hugo est le roi pour la construction de personnages immortels comme Jean Valjean. Le génie "énergique" de Victor Hugo lui permet d'avoir beaucoup écrit et de maintenir une qualité d'écriture exceptionnelle. Et cela se ressent même lorsque le sujet traité nous intéresse moins. Il est probablement l'auteur que je lis qui a le meilleur vocabulaire. Selon George Steiner celui de Shakespeare est de plus de 20 000 mots différents alors que selon le même Steiner, Racine n'a besoin que d'un peu plus de 2000 mots. Je ne connais pas celui de Hugo mais je suis persuadé qu'il est de loin supérieur à cela.

 On peut voir dans la prochaine citation le croisement que l'on retrouve dans ce roman entre le style poétique de Hugo et le genre du roman historique :

 « Le bois de la Saudraie était tragique. C'était dans ce taillis que, dès le mois de novembre 1792, la guerre civile avait commencé ses crimes ; Mousqueton, le boiteux féroce, était sorti de ces épaisseurs funestes ; la quantité de meurtres qui s'étaient commis là faisait dresser les cheveux. Pas de lieu plus épouvantable. Les soldats s'y enfonçaient avec précaution. Tout était plein de fleurs ; on avait autour de soi une tremblante muraille de branches d'où tombait la charmante fraîcheur des feuilles ; des rayons de soleil trouaient ça et là ces ténèbres vertes ; à terre, le glaïeul, la flambe des marais, le narcisse des prés, la gênotte, cette petite fleur qui annonce le beau temps, le safran printanier, brodaient et passementaient un profond tapis de végétation où fourmillaient toutes les formes de la mousse, depuis celle qui ressemble à la chenille jusqu'à celle qui ressemble à l'étoile. Les soldats avançaient pas à pas, en silence, en écartant doucement les broussailles. Les oiseaux gazouillaient au-dessus des bayonnettes. »

 Kundera a déjà dit que Guerre et paix de Tolstoï était supérieur, d'un point de vue esthétique, aux Misérables, et qu'il ne comprenait pas pourquoi les grands lecteurs francophones préféraient Les Misérables, si ce n'est que pour l'importance sociale qu'ils reflétaient dans la société française. Je crois qu'il sous-entendait que Tolstoï était un meilleur romancier que Hugo. Personnellement, je ne suis pas prêt à dire qu'il est tellement supérieur à Hugo. Kundera n'a pas le français comme langue maternelle (même s'il écrit maintenant ses romans directement en français) et cela explique peut-être son opinion du grand Victor. Je suis incapable de détester un écrit de Victor Hugo. Il est trop gigantesque. Flaubert, qui lui vouait une grande admiration (il l'a déjà rencontré et lui regardait seulement les mains, il ne pouvait faire autre chose) l'appelait "Le grand crocodile". Cela lui va bien parce qu'il est véritablement le "monstre" littéraire qu'il faut avoir (tout) lu. Parmi les grands génies des lettres il est peut-être celui qui a écrit le plus, et ainsi, il est le parfait opposé de Flaubert, qui avait un génie complètement différent.

 Quatrevingt-treize n'est certainement pas le meilleur de Victor Hugo mais comme tout ce qu'il touche, le voyage est aussi intéressant que la destination. 

 Pour finir, on peut admirer encore une fois le style de Hugo avec ces deux passages : 

 « On vivait en public, on mangeait sur des tables dressées devant les portes, les femmes assises sur les perrons des églises faisaient de la charpie en chantant la Marseillaise, le parc Monceaux et le Luxembourg étaient des champs de manoeuvre, il y avait dans tous les carrefours des armureries en plein travail, on fabriquait des fusils sous les yeux des passants qui battaient des mains ; on n'entendait que ce mot dans toutes les bouches : Patience. Nous sommes en révolution. On souriait héroïquement. On allait au spectacle comme à Athènes pendant la guerre du Péloponèse ; on voyait affichés au coin des rues : Le Siège de Thionville. - La mère de famille sauvée des flammes. - Le Club ses Sans-Soucis. - L'Aînée des papesses Jeanne. - Les philosophes soldats. - L'Art d'aimer au village. - Les Allemands étaient aux portes ; le bruit courait que le roi de Prusse avait fait retenir des loges à l'Opéra. Tout était effrayant et personne n'était effrayé. La ténébreuse loi des suspects, qui est le crime de Merlin de Douai, faisait la guillotine visible au-dessus de toutes les têtes. Un procureur, nommé Séran, dénoncé, attendait qu'on vînt l'arrêter, en robe de chambre et en pantoufles, et en jouant de la flûte à sa fenêtre. Personne ne semblait avoir le temps. Tout le monde se hâtait. Pas un chapeau qui n'eût une cocarde. Les femmes disaient : Nous sommes jolies sous le bonnet rouge. Paris semblait plein d'un déménagement. Les marchands de bric-à-brac étaient encombrés de couronnes, de mitres, de sceptres en bois doré et de fleurs de lys, défroques des maisons royales ; c'était la démolition de la monarchie qui passait. » 

 « Ces statues avaient pour piédestaux de simples dés, posés sur une longue corniche saillante qui faisait le tour de la salle et séparait le peuple de l'assemblée. Les spectateurs s'accoudaient à cette corniche. Le cadre de bois noir du placard des Droits de l'Homme montait jusqu'à la corniche et entamait le dessin de l'entablement, effraction de la ligne droite qui faisait murmurer Chabot. - C'est laid, disait-il à Vadier. Sur les têtes des statues, alternaient des couronnes de chêne et de laurier. Une draperie verte, où étaient peintes en vert plus foncé les mêmes couronnes, descendait à gros plis droits de la corniche de pourtour et tapissait tout le rez-de-chaussée de la salle occupée par l'assemblée. Au-dessus de cette draperie la muraille était blanche et froide. Dans cette muraille se creusaient, coupés comme à l'emporte-pièce, sans moulure ni rinceau, deux étages de tribunes publiques, les carrées en bas, les rondes en haut ; selon la règle, car Vitruve n'était pas détrôné, les archivoltes étaient superposées aux architraves. Il y avait dix tribune sur chacun des grands côtés de la salle, et à chacune des deux extrémités deux loges démesurées ; en tout vingt-quatre. Là s'entassaient les foules. Les spectateurs des tribunes inférieurs débordaient sur tous les plats-bords et se groupaient sur tous les reliefs de l'architecture. Une longue barre de fer, solidement scellée à hauteur d'appui, servait de garde-fou aux tribunes hautes, et garantissait les spectateurs contre la pression des cohues montant les escaliers. Une fois pourtant un homme fut précipité dans l'Assemblée, il tomba un peu sur Massieu, évêque de Beauvais, ne se tua pas, et dit : Tiens ! c'est donc bon à quelque chose, un évêque ! »

6 commentaires:

  1. Je suis plutôt fan de Victor Hugo même si tous ses poèmes ne sont pas géniaux il y en a tellement d'extraordinaires que je ne me lasse pas, je crois bien n'avoir jamais lu son essai sur Shakespeare et je vais réparer cet oubli
    Quatre vingt treize je l'ai lu il y a longtemps et en suivant votre bille je m'aperçois que j'en ai oublié une partie grrrrr

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  2. C'est vrai qu'ils ne sont pas tous géniaux, mais personnellement je préfère relire Hugo que Baudelaire, entre autres (oui je sais je dois être un des seuls). Son livre sur Shakespeare est très peu lu je crois, mais je ne comprends pas trop pourquoi, il me semble qu'on ne peut pas faire mieux que cela dans le domaine de l'essai, de la critique littéraire...

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  3. J’ai enfin lu le William Shakespeare de Hugo (enfin il me reste encore à lire les reliquats-marges) et je te remercie d’avoir insisté sur sa lecture, j’ai adoré comme toi de bout en bout. Difficile de faire le tri parmi toutes les grandes idées que recèle cet essai mais j’ai été particulièrement sensible dans les dernières pages à son idée d’enseigner l’histoire des grands esprits/génies plutôt que l’histoire par dates/royautés (ou comme il le dit des personnes insignifiantes), ce qui m’a rappelé, de loin, la nouvelle de Tchekhov Le Professeur de lettres (dans le recueil Récit d’un inconnu) où, si mes souvenirs sont bons, le héros côtoie un collègue professeur d’histoire/géographie qui personnalise tout ce qu’Hugo détestait de l’enseignement tel qu’il existait à son époque et tel qu'il persiste actuellement.

    D’Hugo romancier et poète, je n’ai lu que Les Misérables à ce jour (un roman que j’adore tout comme toi) et Le Dernier jour d’un condamné, ce dernier étant une des rares lectures scolaires qui m’ait plu. Mon prochain dans ma liste est Notre Dame de Paris, mais je ne saurais dire quand je le lirai. Quant à sa poésie, j’avoue ne pas trop savoir par où commencer, si tu as un recueil en particulier à me recommander, je suis preneur !

    Je me souviens de t’avoir recommandé la traduction de Jaccottet (en me fiant au conseil que j’ai reçu d’un ami) pour une relecture de l’Odyssée d’Homère, mais je te recommanderai plutôt celle de Frédéric Mugler aux éditions Actes sud en Babel, que j’ai choisie après un bref comparatif en librairie. Je viens de finir de relire l’Odyssée dans cette traduction et je l’ai bien mieux apprécié que durant ma première lecture avec la traduction Bérard. L’absence de notes est souvent reprochée à l’édition Babel mais pour ma part cela ne m’a pas du tout dérangé, au contraire la lecture en continu du récit est plus fluide, et au final plus plaisante, pour ce qui est un de mes livres préférés à vie.

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  4. Merci pour la suggestion de la traduction de Homère.

    Pour la poésie de Hugo, j'ai adoré "Le contemplations", seul recueil de lui que j'aie lu, mais il est magnifique. Je le préfère même à Baudelaire, "Les fleurs du mal", parce que j'ai tendance, en musique et en littérature, de préférer les dernières oeuvres d'un mouvement plutôt que les premiers balbutiements (contrairement à la plupart des gens). De ce que j'ai lu, "Les contemplations" sont le dernier livre du romantisme alors que "Les fleurs du mal" sont le premier de quelque chose de nouveau (bien que j'y vois aussi beaucoup de romantisme dans Baudelaire...

    Et pour son "William Shakespeare", je ne sais pas si tu vas être d'accord, mais j'y ai vu l'influence principale De Harold Bloom, en meilleur même, en plus poétique, etc. C'est sans aucun doute l'un de mes livres préférés à vie, je suis très content de voir que tu l'aimes.

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  5. Merci pour ce conseil sur Les contemplations. Je l’ai justement dans ma PAL, comme bon nombre d’autres livres de poésie…

    En effet, on peut voir beaucoup de l’influence d’Hugo dans la pensée de Bloom, j’ai eu parfois l’impression, dans certains passages, que ce dernier pillait en quelque sorte le premier. J’ai justement ressenti la même chose en finissant de lire Les Essais de Montaigne. Dans le livre III en particulier, des passages entiers semblent avoir été récupérés et incorporés par Bloom (je pense davantage aux interviews qu’à ses ouvrages) dans la fonction de la littérature à aider à développer le moi et à mieux se comprendre, se connaître soi-même… Pour lire Montaigne (si tu ne l'as pas encore lu), je conseillerai d’ailleurs de lire directement le livre III (dans l’édition Quarto, mis dans un français moderne impeccable), qui m’a impressionné de bout en bout (contrairement aux deux premiers qui comportent parfois quelques longueurs par-ci par-là qui peuvent altérer le plaisir de lecture).

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  6. Ah merci j'ai justement commencé à lire Montaigne dans le Quarto, tranquillement pas vite, et je ne suis pas surpris de l'influence sur Bloom parce qu'il est l'un de ses préférés. Pour Hugo j'ai davantage été surpris parce que c'est un livre, le William Shakespeare, rarement évoqué par les gens des lettres, même s'il est extraordinaire. Et pour Bloom, il semble aussi s'être inspiré de Gide, j'ai lu cela à quelque part, mais je ne peux confirmer parce que je n'ai pas encore lu Gide sur la littérature, ses essais.

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