Ma note:
8/10
Voici la quatrième de couverture : Dans ce roman-fresque, composé dans les années 1950, à la façon de Guerre et paix, Vassili Grossman (1905-1964) fait revivre l'URSS en guerre à travers le destin d'une famille, dont les membres nous amènent tour à tour dans Stalingrad assiégée, dans les laboratoires de recherche scientifique, dans la vie ordinaire du peuple russe, et jusqu'à Treblinka sur les pas de l'Armée rouge. Au-delà de ces destins souvent tragiques, il s'interroge sur la terrifiante convergence des systèmes nazi et communiste alors même qu'ils s'affrontent sans merci. Radicalement iconoclaste en son temps - le manuscrit fut confisqué par le KGB, tandis qu'une copie parvenait clandestinement en Occident -, ce livre pose sur l'histoire du XXe siècle une question que philosophes et historiens n'ont cessé d'explorer depuis lors. Il le fait sous la forme d'une grande œuvre littéraire, imprégnée de vie et d'humanité, qui transcende le documentaire et la polémique pour atteindre à une vision puissante, métaphysique, de la lutte éternelle du bien contre le mal.
Quelle fût ma surprise - désagréable - de découvrir, dans la préface, que ce roman est en fait la suite d'un précédent roman que je n'avais point lu. Par contre, comme il est fait mention dans cette préface, il n'est pas du tout requis de lire la première partie. Entre autres, parce que "Vie et destin" est construit différemment de la plupart des romans du 20e siècle. On voit rapidement que Grossman s'inspire des classiques du 19e siècle où les "scènes" prenaient une place importante dans la narration et surtout dans la forme d'un roman. Les auteurs pensaient en "scènes", ce que fait Vassili Grossman et plus particulièrement, on voit qu'il s'inspire de Tolstoï en ce sens qu'il n'y a pas vraiment de commencement ni de fin au roman. Aussi, il ajoute quelque touche de philosophie (au sens classique (et large) du terme) par des passages très intéressants. L'histoire des idées semble importante pour cet auteur.
Énorme bouquin de plus de 1000 pages, "Vie et destin" n'offre pas vraiment de longueur. Cependant, les personnages sont trop nombreux et cela m'a quelque peu dérangé parce que l'on peine à s'identifier à eux. Là où Tolstoï excellait en créant son Pierre de "Guerre et paix" (à la perfection), Grossman est moins habile en tant que romancier et on se retrouve donc avec une histoire très crédible sur le plan historique (l'auteur est allé au front en tant que journaliste lors de la 2e guerre mondiale) mais avec un tout plutôt moyen. La raison en est peut-être qu'il y a trop d'action et l'on a du mal à reprendre notre souffle lors des courts moments de philosophie.
Alors, en conclusion, malgré de grandes ressemblances avec "Guerre et paix", je ne crois pas que "Vie et destin" aura tenu ses promesses avec toutes les critiques
dithyrambiques que j'avais lues à son sujet. J'ai bien aimé mon moment de lecture, mais je crois qu'un livre d'histoire sur Stalingrad, la deuxième guerre mondiale et sur les bolcheviks aurait fait le travail aussi. Mais bon, la forme et la narration romanesque sont toujours plus faciles à lire qu'un livre d'histoire et sur ce point, voilà un roman qui pourra plaire à un grand nombre de lecteurs.
Beaucoup d’auteurs ont du talent. Il est parfois difficile de faire un choix de lecture. Je crois que l’essence même d’un roman se joue à travers ses personnages et les aventures qu’ils vivront. Il n’y a que ça qui a vraiment son importance. Moi, j’ai une préférence pour l’aventure et le policier, mais je me laisse parfois tenter par un bon polar historique. Bonne lecture à tous.
RépondreEffacerLa multitude de personnages m'avait un peu égaré lors de la découverte de ce roman au souffle puissant. La deuxième lecture fut plus aisée. J'ai pensé qu'une synthèse des personnages et des éléments de contexte permettront d'aborder avec plus d'aisance ce chef-d'oeuvre. J'en ai fait une page spéciale sur mon blog consacré à la guerre dans la littérature: http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/p/blog-page_5.html
RépondreEffacerMerci Olivier !
RépondreEffacerJe ne pense pas "Vie et Destin" sans son premier volet intitulé "Pour une juste cause" qui permet in fine" l'attachement" aux personnages du récit qui est magnifiquement écrit.
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