Ma note : 8/10
Voici la quatrième de couverture : L’œuvre de Joseph Roth est faite d’ironie, de dérision, d’humour et d’une infinie compassion pour ses personnages. Une grande liberté d’expression alliée à une précision méticuleuse, une extrême rigueur, en font l’un des plus grands prosateurs de la langue allemande. Il a ce goût viennois de la plaisanterie, de la pointe amère et sceptique. Mais il a aussi un côté « prophète » qui s’exprime en particulier dans Le Poids de la grâce, et qui l’apparente parfois à Isaac B. Singer. Treize romans, huit récits, trois volumes d’essais et de reportages et un millier d’articles... Voilà ce qui nous reste aujourd’hui de Joseph Roth. A un enfant qui lui posa un jour la question : « Pourquoi écris-tu toujours ? » il répondit simplement : « Pour que le printemps revienne. »
Le nom de famille (juif) "Roth" est pour le moins important en littérature au XXème siècle. Parmi ces nommés "Roth", il y en a trois qui se démarquent : Henry, Philip et Joseph. Les deux premiers sont Américains. Henry Roth est né en 1906 en Europe mais a immigré aux États-Unis. Il y est mort en 1995. Son oeuvre la plus connue est le roman L'Or de la terre promise parue en 1934. Philip Roth est quant à lui le plus connu et reconnu à notre époque. Il est né en 1933 à Newark et a donc aujourd'hui 82 ans. Il a gagné à peu près tous les prix littéraires imaginables, à l'exception du Nobel, et ce succès est dû, entre autres, à de magnifiques romans comme Le théâtre de Sabbath et La tache. Joseph Roth, l'écrivain qui nous intéresse ici, est né en 1894 et mort en 1939. En plus d'être romancier, il est aussi journaliste. Il écrit en allemand. Il est Autrichien et Le poids de la grâce a paru en 1930, ce qui le situe au centre de son oeuvre. Il est aussi considéré comme un de ses meilleurs romans.
Les romans familiaux comme celui-ci ont généralement une immensité, une longueur qui égale celle de l'histoire dont ils parlent. Ainsi, il est rare de retrouver, comme ici, un roman familial de 250 pages. Je pense à Anna Karénine qui était aussi vaste que la grandeur de son histoire. Joseph Roth s'aventure ainsi dans des sentiers à défricher et parsemés d'embûches. Nous suivrons Mendel Singer, un maître d'école pauvre qui a quatre enfants. Une série de tragédies le frappera au fil de notre lecture. Le plus jeune sera atteint d'un grave handicape qui le privera finalement de paroles. Le cadet quittera la famille pour faire fortune en Amérique. Le plus vieux se fera abattre à la guerre. Sa fille sombrera dans la folie et la femme de Mendel Singer mourra au milieu de toutes ces tragédies. La toile de fond (ou le fil rouge) de cette histoire sera la foi de Mendel.
Pour poursuivre avec le résumé, on pourrait prendre l'incipit comme un résumé en tant que tel : « Voici déjà bien des années que vivait à Zuchnow un homme qui avait pour nom Mendel Singer. Il était pieux, il craignait Dieu et n'avait rien d’extraordinaire : c'était, en somme, un de ces Juifs tels que l'on en voit tous les jours. Il exerçait modestement le métier de maître d'école. Sa maison, en tout et pour tout, ne comprenait qu'une cuisine, d'assez vastes dimensions ; il y inculquait aux enfants la connaissance de la Bible. Avec ardeur et conviction, il faisait chaque jour sa classe, sans jamais obtenir de succès éclatants. D'autres Juifs, avant lui, par milliers, par centaines, avaient vécu de même et, de même, enseigné. » Le personnage principal ne dégage peut-être rien d'intéressant pour son milieu et son époque, mais pour un Occidental contemporain, c'est tout autre : « Sa personne était tout entière insignifiante - insignifiant aussi, son visage au teint blême. Comme il portait toute sa barbe, celle-ci, d'un noir très quelconque, encadrait ses joues, et sa bouche disparaissait sous cette barbe. Ses grands yeux, noirs et indolents, sous des paupières trop lourdes, avaient l'air à demi voilés. Il gardait constamment sur la tête une calotte de reps noir, d'aspect démodé. Il était vêtu d'un cafetan, sorte de lévite mi-longue qu'on voyait aux Juifs de cette contrée et dont les pans, flottant au vent, venaient battre, d'un rythme régulier, les bottes de cuir de Mendel Singer quand il allait, de son pas pressé, par les rues de la ville. »
Sa femme est davantage superficielle, dans les stéréotypes de la société, à l'aise de vivre dans les clichés que cette société nous renvoie. Ainsi, sa femme devient jalouse par la force des choses, ce que, bien sûr, la société cherche à faire ressortir chez les citoyens : « Telles étaient les misères que déplorait, dans ses lamentations, Déborah, l'épouse de Mendel Singer. Étant femme, elle succombait parfois aux embûches du démon. Elle jetait des regards d'envie sur le bien des gens fortunés ; les bénéfices que réalisaient les commerçants suscitaient sa jalousie. À ses yeux, Mendel Singer faisait trop piètre mine. Tout était pour elle objet de reproches : leurs enfants, sa nouvelle grossesse, la cherté de la vie, les tarifs ridicules dévolus à l'enseignement, et souvent même le mauvais temps. Le vendredi, elle frottait le plancher jusqu'à ce qu'il devînt jaune comme du safran. Ses larges épaules exécutaient un mouvement saccadé, cent fois répété, de bas en haut, de haut en bas ; [...] ». Dès la première tragédie qui frappe la famille, celle d'avoir un enfant handicapé, l'on peut voir l'importance de la religion. L'obscurité frappera cette famille. En voici un passage écrit dans un style somptueux : « Malgré tout, depuis l'heure fatale de la vaccination, la crainte pesait comme un cauchemar sur le foyer de Mendel Singer ; le chagrin dévastait les cœurs dont le souffle brûlant harcèle sa proie sans relâche. Déborah pouvait désormais soupirer à loisir sans encourir les réprimandes de son mari. Quand elle priait, elle gardait plus longtemps que jadis son visage caché dans ses mains comme pour se créer des nuits à elle seule, où enfouir ses angoisses et, pour elle seule aussi, des abîmes d'obscurité où trouver en même temps une source de grâce. Car elle croyait que, selon l'Écriture, la lumière de Dieu se manifeste dans toute Sa splendeur en illuminant les ténèbres et que Sa bonté dispense au milieu de l'ombre Sa clarté. Cependant, les crises de Ménouhim ne cessaient pas. Déborah voyait ses trois aînés grandir, toujours grandir. Les échos trop bruyants de leur bonne santé avaient, pour la malheureuse, des accents de méchanceté et même d'hostilité à l'adresse de Ménouhim, le pauvre infirme. »
Étrangement, le style est simple, moderne et classique en même temps. On ressent bien qu'il n'a pas pris une ride malgré la distance qui nous sépare de sa publication. Traduit d'une main de maître par P. Hofer-Bury, ce roman a paru en français chez Calmann-Lévy en 1965. On pourrait associer la forme et l'infrastructure du roman à un réalisme tardif, post-flaubertien, mais le côté «mystique» (et surtout la finale) renverse un peu la tendance générale. Cette finale est grandiose mais le roman est tellement court qu'on ne peut pas vraiment en profiter. L'écrivain ne prend pas assez de temps et d'espace pour développer ses personnages pour que ceux-ci donnent l'impression d'avoir un passé derrière eux, d'avoir une profondeur réelle-imaginaire respectable pour ce genre de livre. Le poids de la grâce donne l'impression d'avoir été écrit d'un même souffle. Pour reprendre le terme de Bakhtine, Joseph Roth semble écrire des romans « monologiques » comme Tolstoï et Flaubert plutôt que des romans polyphoniques comme Dostoïevski. (sur le site de fabula, ils expliquent le roman polyphonique). Avec son récit grandiose et tragique, ce roman promet de grandes choses mais semble avoir de la difficulté à tenir ses promesses. Cependant, c'est une histoire magnifique de résilience comme don Quichotte en était une dans un registre différent. Le poids de la grâce pourra être perçu comme austère et rébarbatif (tout le contraire du don Quichotte) mais la littérature n'a pas toujours à être «excitante». Selon moi, ce roman deviendra un classique mineur (s'il ne l'est pas déjà). Le style est parfois sublime, et la force de l'histoire est de faire ressortir nos émotions, surtout vers la fin. La religion est partout dans ce roman. Par exemple, pour apprendre au jeune handicapé à parler, Mendel ouvre la Bible et lit le premier passage. La religion s’immisce dans tous les aspects de l'histoire et cela aussi pourra rebuter nombre de lecteurs.
Pour faire ressortir l'émotion du lecteur, Joseph Roth semble s'inspirer de Dickens et Les grandes espérances. Une technique facile qui est souvent utilisée. Il sépare des personnages en cours de récit pour subitement, et d'une façon inattendue, les réunir à la fin. Joseph Roth a du talent mais n'est pas un génie. Dans Promenade au phare, qui est écrit à la même époque, Virginia Woolf a été capable de combiner un style magnifique, poétique, avec un roman familial et surtout, avec une originalité qui porte de nos jours le nom de modernisme. Roth n'a pas été capable de le faire. Il s'est contenté d'imiter un peu les grands classiques en édulcorant ces grands chefs-d'oeuvre. Fondamentalement, La promenade au phare et Le poids de la grâce sont deux grandes épopées familiales, mais à l'extrême l'une de l'autre. Virginia Woolf a réussi sur tous les plans alors qu'avec un talent plus limité, Joseph Roth s'est contenté de subir l'influence du 19e siècle. Depuis que je lis les classiques (et j'inclus là-dedans les chefs-d'oeuvre contemporains), je réalise que l'histoire de la littérature n'est qu'une suite d'influence, d'inspiration, etc. Je crois que les meilleurs romans sont ceux qui «plagient» le mieux leurs «ancêtres». Mais parfois aussi, de grands génies comme Virginia Woolf s'échappent un peu de leur influence et deviennent de véritables incontournables parmi les classiques tandis que les Joseph Roth demeurent parmi les mortels, parmi les bons écrivains de leur époque...
Finalement, c'est un bon roman de Joseph Roth, mais vais-je relire un jour cet auteur ? Je ne crois pas !
Les romans familiaux comme celui-ci ont généralement une immensité, une longueur qui égale celle de l'histoire dont ils parlent. Ainsi, il est rare de retrouver, comme ici, un roman familial de 250 pages. Je pense à Anna Karénine qui était aussi vaste que la grandeur de son histoire. Joseph Roth s'aventure ainsi dans des sentiers à défricher et parsemés d'embûches. Nous suivrons Mendel Singer, un maître d'école pauvre qui a quatre enfants. Une série de tragédies le frappera au fil de notre lecture. Le plus jeune sera atteint d'un grave handicape qui le privera finalement de paroles. Le cadet quittera la famille pour faire fortune en Amérique. Le plus vieux se fera abattre à la guerre. Sa fille sombrera dans la folie et la femme de Mendel Singer mourra au milieu de toutes ces tragédies. La toile de fond (ou le fil rouge) de cette histoire sera la foi de Mendel.
Pour poursuivre avec le résumé, on pourrait prendre l'incipit comme un résumé en tant que tel : « Voici déjà bien des années que vivait à Zuchnow un homme qui avait pour nom Mendel Singer. Il était pieux, il craignait Dieu et n'avait rien d’extraordinaire : c'était, en somme, un de ces Juifs tels que l'on en voit tous les jours. Il exerçait modestement le métier de maître d'école. Sa maison, en tout et pour tout, ne comprenait qu'une cuisine, d'assez vastes dimensions ; il y inculquait aux enfants la connaissance de la Bible. Avec ardeur et conviction, il faisait chaque jour sa classe, sans jamais obtenir de succès éclatants. D'autres Juifs, avant lui, par milliers, par centaines, avaient vécu de même et, de même, enseigné. » Le personnage principal ne dégage peut-être rien d'intéressant pour son milieu et son époque, mais pour un Occidental contemporain, c'est tout autre : « Sa personne était tout entière insignifiante - insignifiant aussi, son visage au teint blême. Comme il portait toute sa barbe, celle-ci, d'un noir très quelconque, encadrait ses joues, et sa bouche disparaissait sous cette barbe. Ses grands yeux, noirs et indolents, sous des paupières trop lourdes, avaient l'air à demi voilés. Il gardait constamment sur la tête une calotte de reps noir, d'aspect démodé. Il était vêtu d'un cafetan, sorte de lévite mi-longue qu'on voyait aux Juifs de cette contrée et dont les pans, flottant au vent, venaient battre, d'un rythme régulier, les bottes de cuir de Mendel Singer quand il allait, de son pas pressé, par les rues de la ville. »
Sa femme est davantage superficielle, dans les stéréotypes de la société, à l'aise de vivre dans les clichés que cette société nous renvoie. Ainsi, sa femme devient jalouse par la force des choses, ce que, bien sûr, la société cherche à faire ressortir chez les citoyens : « Telles étaient les misères que déplorait, dans ses lamentations, Déborah, l'épouse de Mendel Singer. Étant femme, elle succombait parfois aux embûches du démon. Elle jetait des regards d'envie sur le bien des gens fortunés ; les bénéfices que réalisaient les commerçants suscitaient sa jalousie. À ses yeux, Mendel Singer faisait trop piètre mine. Tout était pour elle objet de reproches : leurs enfants, sa nouvelle grossesse, la cherté de la vie, les tarifs ridicules dévolus à l'enseignement, et souvent même le mauvais temps. Le vendredi, elle frottait le plancher jusqu'à ce qu'il devînt jaune comme du safran. Ses larges épaules exécutaient un mouvement saccadé, cent fois répété, de bas en haut, de haut en bas ; [...] ». Dès la première tragédie qui frappe la famille, celle d'avoir un enfant handicapé, l'on peut voir l'importance de la religion. L'obscurité frappera cette famille. En voici un passage écrit dans un style somptueux : « Malgré tout, depuis l'heure fatale de la vaccination, la crainte pesait comme un cauchemar sur le foyer de Mendel Singer ; le chagrin dévastait les cœurs dont le souffle brûlant harcèle sa proie sans relâche. Déborah pouvait désormais soupirer à loisir sans encourir les réprimandes de son mari. Quand elle priait, elle gardait plus longtemps que jadis son visage caché dans ses mains comme pour se créer des nuits à elle seule, où enfouir ses angoisses et, pour elle seule aussi, des abîmes d'obscurité où trouver en même temps une source de grâce. Car elle croyait que, selon l'Écriture, la lumière de Dieu se manifeste dans toute Sa splendeur en illuminant les ténèbres et que Sa bonté dispense au milieu de l'ombre Sa clarté. Cependant, les crises de Ménouhim ne cessaient pas. Déborah voyait ses trois aînés grandir, toujours grandir. Les échos trop bruyants de leur bonne santé avaient, pour la malheureuse, des accents de méchanceté et même d'hostilité à l'adresse de Ménouhim, le pauvre infirme. »
Étrangement, le style est simple, moderne et classique en même temps. On ressent bien qu'il n'a pas pris une ride malgré la distance qui nous sépare de sa publication. Traduit d'une main de maître par P. Hofer-Bury, ce roman a paru en français chez Calmann-Lévy en 1965. On pourrait associer la forme et l'infrastructure du roman à un réalisme tardif, post-flaubertien, mais le côté «mystique» (et surtout la finale) renverse un peu la tendance générale. Cette finale est grandiose mais le roman est tellement court qu'on ne peut pas vraiment en profiter. L'écrivain ne prend pas assez de temps et d'espace pour développer ses personnages pour que ceux-ci donnent l'impression d'avoir un passé derrière eux, d'avoir une profondeur réelle-imaginaire respectable pour ce genre de livre. Le poids de la grâce donne l'impression d'avoir été écrit d'un même souffle. Pour reprendre le terme de Bakhtine, Joseph Roth semble écrire des romans « monologiques » comme Tolstoï et Flaubert plutôt que des romans polyphoniques comme Dostoïevski. (sur le site de fabula, ils expliquent le roman polyphonique). Avec son récit grandiose et tragique, ce roman promet de grandes choses mais semble avoir de la difficulté à tenir ses promesses. Cependant, c'est une histoire magnifique de résilience comme don Quichotte en était une dans un registre différent. Le poids de la grâce pourra être perçu comme austère et rébarbatif (tout le contraire du don Quichotte) mais la littérature n'a pas toujours à être «excitante». Selon moi, ce roman deviendra un classique mineur (s'il ne l'est pas déjà). Le style est parfois sublime, et la force de l'histoire est de faire ressortir nos émotions, surtout vers la fin. La religion est partout dans ce roman. Par exemple, pour apprendre au jeune handicapé à parler, Mendel ouvre la Bible et lit le premier passage. La religion s’immisce dans tous les aspects de l'histoire et cela aussi pourra rebuter nombre de lecteurs.
Pour faire ressortir l'émotion du lecteur, Joseph Roth semble s'inspirer de Dickens et Les grandes espérances. Une technique facile qui est souvent utilisée. Il sépare des personnages en cours de récit pour subitement, et d'une façon inattendue, les réunir à la fin. Joseph Roth a du talent mais n'est pas un génie. Dans Promenade au phare, qui est écrit à la même époque, Virginia Woolf a été capable de combiner un style magnifique, poétique, avec un roman familial et surtout, avec une originalité qui porte de nos jours le nom de modernisme. Roth n'a pas été capable de le faire. Il s'est contenté d'imiter un peu les grands classiques en édulcorant ces grands chefs-d'oeuvre. Fondamentalement, La promenade au phare et Le poids de la grâce sont deux grandes épopées familiales, mais à l'extrême l'une de l'autre. Virginia Woolf a réussi sur tous les plans alors qu'avec un talent plus limité, Joseph Roth s'est contenté de subir l'influence du 19e siècle. Depuis que je lis les classiques (et j'inclus là-dedans les chefs-d'oeuvre contemporains), je réalise que l'histoire de la littérature n'est qu'une suite d'influence, d'inspiration, etc. Je crois que les meilleurs romans sont ceux qui «plagient» le mieux leurs «ancêtres». Mais parfois aussi, de grands génies comme Virginia Woolf s'échappent un peu de leur influence et deviennent de véritables incontournables parmi les classiques tandis que les Joseph Roth demeurent parmi les mortels, parmi les bons écrivains de leur époque...
Finalement, c'est un bon roman de Joseph Roth, mais vais-je relire un jour cet auteur ? Je ne crois pas !
Ce serait dommage de se priver de la Marche de Radetsky et de la Crypte des capucins. Mais vous faites ce que vous voulez.
RépondreEffacerMerci quand même pour cette recommandation, peut-être qu'un jour, je changerai d'idée. ;)
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