mercredi 10 avril 2013

La peau de chagrin, Balzac



Ma note: 8/10


Voici la quatrième de couverture: Un jeune homme veut mourir. Il entre par hasard chez un antiquaire et ce dernier lui fait cadeau d'une peau de chagrin couverte de signes mystérieux. Attention, la peau réalise tous les désirs, mais la réalisation de chacun d'eux la fait se rétrécir et raccourcit d'autant la vie de son possesseur. Ce jeune homme va être comblé de richesses et d'amour, seulement, il prendra peur de tous ses désirs et sera incapable de supporter le destin qu'il a choisi en acceptant le terrible talisman... "La peau de chagrin" est l'un des plus célèbres romans de Balzac : il a passionné tous les âges et tous les publics.

Voici le roman qui me réconcilie avec Balzac. Il était temps ! J'avais lu au Cégep, lors d'une lecture obligatoire, un ennuyeux roman de cet auteur dont je ne me rappelle même pas le titre et ensuite, plusieurs années plus tard, je lisais et critiquais sur ce site le très décevant "Le père Goriot", présenté comme son supposé chef-d'oeuvre. Eh bien non, il m'a fallu "La peau de chagrin" pour bien me faire apprécier le talent exceptionnel de cet auteur. Cela grâce au blogueur Nomic qui me l'avait judicieusement conseillé lors de sa critique.

Balzac use de son procédé descriptif habituel. Avant d'entrer dans l'action, il place ses longues descriptions, tout le contraire d'un Tolstoï qui lui, entre dans l'action avec sa "caméra" en décrivant le décor au fur et à mesure qu'il nous est dévoilé par l'action des personnages. Cela conduit en une lecture plus difficile pour Balzac alors que Tolstoï est davantage facile pour notre époque.

Avec "La peau de chagrin", Balzac mêle le fantastique et le réalisme. Il est de toute évidence influencé par le "Faust" de Goethe et par la suite il semble avoir fortement influencé Oscar Wilde et son "Portrait de Dorian Gray". De très grandes similitudes rapprochent ces oeuvres et particulièrement le fait que les personnages vendent leur âme au diable. Avec celui qui nous intéresse ici, on est, en plus du fantastique et du réalisme, proche de la philosophie parce que c'est un roman sur le désir et ses conséquences, sur sa brutalité, etc. Le personnage principal obtient ce qu'il veut mais finit par perdre peu à peu son âme, son esprit, son corps. Le roman est très bien écrit, la plume de l'écrivain coule d'une façon extraordinaire, inatteignable pour la plupart des écrivains. Il y a plein de poésie dans ce roman, notamment lors des descriptions où Balzac est à son meilleur. C'est un des romans fantastiques les plus puissants qu'il m'ait été donné de lire. Le début m'a particulièrement accroché lorsque Raphaël perd tout au jeu, veut se suicider mais se fait donné par hasard (ou pas) une seconde chance avec la peau de chagrin (chez un anticaire).

En conclusion, même si le roman est considéré par les uns comme étant du genre fantastique et par les autres du genre réaliste, c'est ce mélange qui rend ce livre si spécial. De plus, il s'inscrit dans ce vaste projet littéraire, le premier du genre, qu'est la "Comédie humaine". On y rencontre même Rastignac, le héros balzacien par excellence.

4 commentaires:

  1. Oui et c'est un roman sensuel, qui finit dans le désir et l'hymne à la vie. Et la touche de fantastique est d'autant plus puissante qu'elle est intégrée à la vie... je repense à cette maison vide et parfaite où vit le héros à la fin, un peu comme un héros de Huysmans... un grand livre !

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  2. En effet. Et j'y ai vu plusieurs ressemblances avec la vie de Balzac, ce grand dépensier !

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  3. Salut à tous...
    Pourquoi Raphaël ne se serait-il pas borné à désirer l'immortalité ou tout au moins, l'immuabilité de la peau de chagrin ?

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  4. un roman lu il y a longtemps mais que je relirai, je viens d'entamer un parcours Balzac mais j'ai commencé avec des romans nettement moins connus.

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