Ma note:
8/10Voici la quatrième de couverture: Tandis que de sa main gauche blessée il tenait l'assassin, il se mit à chercher, en tâtonnant de la droite, le cordon du rideau : cela dura très longtemps, enfin il le saisit et l'arracha. Lui-même fut surpris, plus tard, de l'effort extraordinaire que cela nécessita. Durant ces trois minutes, ni l'un ni l'autre ne laissèrent échapper un seul mot. On n'entendait que leur respiration oppressée et le bruit sourd de la lutte. Etant enfin parvenu à ligoter les bras de Pavel Pavlovitch ramenés derrière le dos, Veltchaninov le jeta à terre, se dressa, écarta le rideau et leva le store.
Lecture fort intéressante, "L'éternel mari" m'a beaucoup fait penser au roman "Le double" du même auteur. Fondamentalement, "L'éternel mari" est la confrontation entre deux personnages, tourmentés, névrosés et à la limite de la maladie mentale. Ni réaliste, ni chimérique, ce récit est quelque part entre les deux, et comme c'est souvent le cas avec Dostoïevski, le côté sombre des personnages est le plus décrit, démontré et analysé.
Ainsi, les personnages, plus que tous autres éléments romanesques, forment l'essence du roman. Les lieux importent peu et même les personnages secondaires sont de moindre importance. Ce qui compte dans ce bouquin, c'est les deux personnages principaux, leur relation, leur confrontation.
Aussi, encore une fois, la plume (profonde) de Dostoïevski est sans égal, ce qui ajoute une puissance à ce livre.
Finalement, sans être le meilleur Dostoïevski, "L'éternel mari" s'en sort à merveille. Roman court pour cet auteur, moins de 300 pages, notre lecture, quoique très brève, ne rencontre aucune longueur. C'est bon et c'est à lire!
Lorsque l'on évoque Dostoïevski, l'on pense immédiatement à la douleur psychologique de Raskolnikov, si merveilleusement et subtilement décrite, dans "Crimes et Châtiment".
RépondreEffacerAvec "L'éternel Mari", nous découvrons une œuvre certes moins connue de l'auteur, mais à mon sens tout aussi riche et captivante : Autour des personnages clefs que sont le Mari, l'épouse, l'amant et la pseudo-fille, prend vie une déroutante allégorie, où l'indifférence se mêle à une fascination aussi troublante que vengeresse. Un ouvrage remarquable et sublimement écrit
Bonjour.
RépondreEffacerEn effet, c'est une grande oeuvre, difficile de ne pas en dévoiler trop lors d'une critique.
Mais personnellement, pour moi, Dostoievski c'est "Les possédés". Un chef-d'oeuvre et de loin son meilleur selon moi.
Merci de commenter sur mon blog,
Jimmy