jeudi 28 juillet 2011
Les chiots, Mario Vargas Llosa
Ma note: 6/10
Voici la quatrième de couverture: Les chiots, ce sont ces jeunes garçons turbulents de la banlieue de Lima qui tentent de s'affirmer, de devenir adultes. Parmi eux, Cuéllar, cruellement surnommé Petit-Zizi dans un monde où règne le mythe de la virilité. En grandissant, les différences se font plus sensibles, les jeux plus violents et Cuéllar se retrouve en marge. Son innocence est broyée par les rouages implacables de la société péruvienne.
Je serai très court dans ma critique pour ce bouquin, pour la simple et bonne raison que c'est une nouvelle littéraire et non un roman. C'est la première fois que je critique une nouvelle sur mon site et j'ai décidé de le faire parce que ce livre se vend, notamment, avec la nouvelle seule.
Comme vous avez pu le lire en quatrième de couverture, cette histoire raconte l'enfance dans un monde où les valeurs des adultes sont les seules prises en compte. On sent un souffle dans l'écriture de ce prix Nobel 2010. Même si j'ai plus ou moins aimé cette nouvelle, je relirai certainement Mario Vargas Llosa en roman un jour. On n'a pas le temps, avec ce court récit, de voir se développer les personnages comme on le voudrait. La fin est bien mais elle arrive trop vite et elle aussi n'est pas assez développée. Je crois que l'auteur aurait dû faire un roman de cette histoire, parce qu'il ne semble pas avoir la touche pour les nouvelles contrairement à un écrivain comme Borges.
mercredi 27 juillet 2011
Le pavillon d'or, Mishima
Ma note: 7,5/10
Voici la quatrième de couverture: «Sans rien changer à sa pose parfaitement protocolaire, la femme, tout à coup, ouvrit le col de son kimono. Mon oreille percevait presque le crissement de la soie frottée par l'envers raide de la ceinture. Deux seins de neige apparurent. Je retins mon souffle. Elle prit dans ses mains l'une des blanches et opulentes mamelles et je crus voir qu'elle se mettait à la pétrir. L'officier, toujours agenouillé devant sa compagne, tendit la tasse d'un noir profond. Sans prétendre l'avoir, à la lettre, vu, j'eus du moins la sensation nette, comme si cela se fût déroulé sous mes yeux, du lait blanc et tiède giclant dans le thé dont l'écume verdâtre emplissait la tasse sombre - s'y apaisant bientôt en ne laissant plus traîner à la surface que de petites taches -, de la face tranquille du breuvage troublé par la mousse laiteuse.»
C'est ma deuxième incursion dans l'univers des romans japonais. Il y a peu, j'ai lu Murakami et j'ai eu un avis plutôt mitigé. Je trouvais l'écriture trop simple et banale. Cette fois-ci je me suis attaqué au géant de la littérature japonaise, un classique, Yukio Mishima. Mais encore une fois, je suis plutôt songeur. Je m'attendais à mieux.
L'intrigue est simple. Un jeune homme, en l'occurrence le narrateur, veut s'attaquer à la beauté du monde et a comme projet du brûler ce qu'il y a de plus beau sur terre, le pavillon d'or Japonais. Basé sur un fait réel, cette histoire occupera les quelque 300 pages du roman. On est dans la tête de cet homme qui se trouve laid et il nous partage ses tourments et sa vision de la beauté. En fait, c'est principalement un roman sur le thème de la beauté et plus précisément sur la métaphysique de l'esthétisme.
La plume de l'auteur est agréable et notre lecture se fait tout en douceur. J'ai bien aimé, mais par contre, ce n'est pas un chef-d'oeuvre à mes yeux. L'intrigue est faible, le roman est court et par moment, le vide littéraire est trop présent.
Finalement, la littérature japonaise continue à me décevoir. Je croyais que Mishima allait rétablir le tout (après le décevant contemporain Murakami), mais c'est à peu près dans la même veine mais avec un talent d'écrivain plus marqué.
lundi 25 juillet 2011
Valse macabre, Preston and Child
Ma note : 7/10
Voici la présentation de l'éditeur: William Smithback, reporter au New York Times, et sa femme Nora Kelly, archéologue au Muséum d'Histoire naturelle, sont sauvagement agressés dans leur appartement de l'Upper West Side de Manhattan. Si Nora en réchappe, Smithback, lui, est tué...Le meurtrier est rapidement identifié par des témoins et des caméras de vidéosurveillance. Il s'agit de leur étrange et sinistre voisin, Fearing...pourtant mort et enterré depuis plusieurs jours déjà ! Un tel mystère ne peut laisser insensible le célèbre inspecteur Pendergast, du FBI. Épaulé par son acolyte, l'inspecteur Vincent d'Acosta, il fera tout pour retrouver le meurtrier de son ami. Leur enquête va les mener à une secte secrète, La Ville, cachée depuis deux siècles dans la partie boisée de Manhattan. Y a-t-il un rapport entre cette secte, qui se livre entre autres à des sacrifices d'animaux, et la résurrection en zombies tueurs de Fearing puis de... Smithback ? L'énigme va donner du fil à retordre à nos deux enquêteurs, d'autant qu'Alexander Esteban, ancien réalisateur spécialiste de films gore de série Z, entre dans la valse. Forcément macabre... Quelle est la vraie raison de sa haine farouche à l'égard de La Ville ?
C'est seulement le deuxième roman que je lis de ce duo d'auteurs de policiers. Ils écrivent en collaboration et le premier que j'avais lu (Les croassements de la nuit) m'avait bien plu. Même si celui-ci (Valse macabre) est un peu plus faible, ce fut somme toute un agréable moment de lecture.
L'inspecteur Pendergast est au centre de cette suite d'enquêtes dont nous invitent, à chaque roman (ou presque), ces deux auteurs. Original il est. Toujours le mot pour nous faire sourire, Pendergast rehausse la qualité de ces bouquins. J'aime beaucoup lire ses aventures et le présent roman se passe dans les souterrains, un peu comme "Les croassements de la nuit". Bien que la difficulté des romans policiers est l'originalité (parce qu'il y en a trop sur le marché), je crois que Preston et Child se démarque un peu des autres. Plus ténébreux (sans être gores), plus éttouffant et arpentant bien souvent l'univers des sectes, les romans avec Pendergast me regoignent, ce qui n'est pas le cas de tous les thrillers-policiers. Sans être aussi profonds que les policiers scandinaves, ils font belles figures si on les compare aux autres romans policiers américains. C'est maintenant une valeur sûre pour moi.
Par contre, quelques clichés sont présents (avec les policiers je suis habitué). Aussi, la plume des auteurs n'atteint pas la qualité des grands auteurs littéraires (Philip Roth, Cormac McCarthy, Paul Auster, etc.). On est vraiment pas dans la même classe (et dans le même genre) et cela paraît. Comme c'est toujours le cas avec ce genre, on croirait par moment à un travail d'adolescents. En plus, ce genre littéraire n'a jamais trouvé un successeur digne d'Agatha Christie. Mais Preston et Child ne sont pas les pires, loin de là...
vendredi 22 juillet 2011
L'Attrape-Coeurs, J.D. Salinger
Ma note: 7,5/10
Voici la présentation de l'éditeur : Phénomène littéraire sans équivalent depuis les années 50, J. D. Salinger reste le plus mystérieux des écrivains contemporains, et son chef-d'oeuvre, " L'attrape-coeurs ", roman de l'adolescence le plus lu du monde entier, est l'histoire d'une fugue, celle d'un garçon de la bourgeoisie new-yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n'ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. Trois jours de vagabondage et d'aventures cocasses, sordides ou émouvantes, d'incertitude et d'anxiété, à la recherche de soi-même et des autres. L'histoire éternelle d'un gosse perdu qui cherche des raisons de vivre dans un monde hostile et corrompu.
Ce roman m'a offert à peu près ce que je m'attendais. D'une part, on voit l'influence qu'il a eu sur la littérature américaine du 20e siècle, notamment sur Bret Easton Ellis et son roman "Moins que zéro". J'ai eu l'impression de le relire en lisant "L'Attrape-Coeurs". D'autres parts, c'est fondamentalement un roman sur l'adolescence, et plus particulièrement nord-américaines. Pas surprenant que ce livre soit une lecture obligatoire pour nombre d'élèves États-Uniens.
Pour ce qui est de la plume, la précision, la compétence de l'auteur et le talent y est. Sans révolutionner le roman, selon moi, "L'Attrape-Coeurs" jouit d'une constitution exemplaire. Il se lit bien, on ne voit pas le temps de notre lecture passer et l'absurdité de la jeunesse (et de la vie) est bien décrite. Le personnage principal (qui est aussi le narrateur) n'aime rien, surtout pas l'école et cherche à fuir. On est dans sa tête et la fuite débouche sur le vide sidéral de la vie. Il fuit tout pour en arriver à rien.
Finalement, sans être enchanté par ce court moment de lecture, je peux dire que ce roman livre la marchandise. Il est simple (et avec une intrigue presque inexistante), il devrait réveiller quelques écoliers endormis et, si on veut être en symbiose avec l'histoire de la littérature mondiale, je crois que c'est une lecture essentielle. Par contre, je ne pense pas que ce soit un chef-d'oeuvre...
mardi 19 juillet 2011
Le livre sans nom, Anonyme
Ma note: 5/10
Voici la présentation de l'éditeur: Santa Mondega, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets. Un serial killer qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique livre sans nom. La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique. Deux flics très spéciaux, des barons du crime, des moines férus d'arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d'oeil à Seven et à The Ring, et voilà le thriller le plus rock'n'roll et le plus jubilatoire de l'année ! Diffusé anonymement sur Internet en 2007, cet ouvrage aussi original que réjouissant est vite devenu culte. II a ensuite été publié en Angleterre puis aux Etats-Unis, où il connaît un succès fulgurant.
Voici un auteur, qu'on ne connaît pas, et qui a raté sa vocation. Il fait partie de ces écrivains qui auraient voulu faire du cinéma (selon moi) mais par manque de moyens (financier et autres) ont décidé d'écrire un livre. Tout est très imagé. Par son style, on voit que c'est un débutant (peut-être Tarantino comme le veut la rumeur) mais il a travaillé très fort. Le talent n'y ait pas (je vous l'avais dit que c'est un cinéaste dans l'âme et non un écrivain) mais on sent l'effort derrière cet ouvrage. Même si j'ai détesté, tout n'est pas raté.
Ce roman s'adresse aux grands amateurs des films de Tarantino et Robert Rodriguez qui aiment, quelques fois par année, lire un roman. Il n'y a rien de littéraire dans ce bouquin et surtout, ce n'est pas de la grande littérature. Après quelques pages je m'en suis aperçu. Quand on est habitué de lire de grands auteurs, c'est pénible. Tellement que je n'ai même pas lu les dix dernières pages.
On assiste à une suite de scènes d'actions loufoques, non crédibles et pour le moins éclatées. Le sang coule à flot et les clichés sont nombreux. Dans la première partie, l'action est moins présente mais comme l'auteur manque cruellement de talent, c'est douloureux pour les yeux. Les références cinématographiques sont légions et aucune référence littéraire n'est présente, si ce n'est "Dracula", et encore là, l'auteur devait penser que c'est un film à la base. L'aspect policier du roman est éclipsé par l'action omniprésente et inintéressante. En résumé, cette lecture s'adresse à un public cible. Probablement aux adolescents mais certainement pas à de grands lecteurs.
samedi 16 juillet 2011
Sur la route, Jack Kerouac
Ma note: 8/10
Voici la présentation de l'éditeur: " Avec l'arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu'on pourrait appeler ma vie sur la route. Neal, c'est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route... " Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d'équipées qui apparaissent ici sous leurs vrais noms. La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l'auteur a crépité son texte sans s'arrêter, page unique, paragraphe unique. Aujourd'hui, voici qu'on peut lire ces chants de l'innocence et de l'expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd'hui on peut entendre dans ses pulsations d'origine le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir. Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l'éphémère. " Quand tout le monde sera mort, a écrit Ginsberg, le roman sera publié dans toute sa folie. "
C'est la première fois que je lisais ce roman qui a marqué la "Beat generation". Drôle de façon de l'aborder parce que cette version se réfère au rouleau original de Kerouac. Pour ne pas être obligé de changer de page (Kerouac écrivait très rapidement) il confectionnait un rouleau et ainsi, à la machine à écrire, il pouvait taper son texte d'un trait. Ressorti il y a quelques années seulement, ce rouleau est donc l'original de ce récit qui a tant marqué. Il n'a pas de saut de paragraphes mais contrairement à la rumeur, la ponctuation est classique. Alors, il se lit bien mais cela nous demande beaucoup de souffle en raison de l'absence de paragraphes.
Pour le roman en tant que tel, il est complètement éclaté. On est dans la tête de Kerouac et les détours, les changements de tons, de formes et de sujets sont fréquents. Il a un talent naturel pour l'écriture et j'ai beaucoup aimé ce récit. Après quelques pages on s'habitue à ce rythme effréné et on embarque, il n'y a pas de doute. Par contre, je ne sais pas si le lecteur moyen aimera ce bouquin. Autant il n'est pas facile d'approche, autant il n'est pas aussi compliqué qu'on pourrait le croire non plus. Il faut se laisser entraîner par Kerouac pour bien apprécier. Mais je conseillerais plutôt une autre version de "Sur la route".
Dans cette édition, ce sont les vrais noms qui sont présents. Cela ajoute une touche d'authenticité à un roman qui est déjà authentique par nature. Tout au long de l'histoire, Kerouac nous raconte ses aventures sur le sol américain. C'est une suite d'anecdotes et quand on connaît la vie de l'auteur, on sait qu'il y a au bout de ces aventures la béatitude (le beat) et le bouddhisme. C'est une expérience ce récit (écrit en seulement 20 jours). Ça se lit vite et malgré quelques petites imperfections, on apprécie. Parce que l'expérience que nous fait vivre Kerouac en est une complètement détachée des biens matériels.
samedi 9 juillet 2011
Into the wild, Jon Krakauer
Ma note: 9/10
Voici la présentation de l'éditeur: Toujours plus loin. Toujours plus au nord. Toujours plus seul. Inspiré par ses lectures de Tolstoï et de Thoreau, Christopher McCandless a tout sacrifié à son idéal de pureté et de nature. En 1990, une fois son diplôme universitaire en poche, il offre ses économies à une association caritative et part, sans un adieu, vers son destin. Celui-ci s'achèvera tragiquement au cœur des forêts de l'Alaska... Jon Krakauer évoque aussi à travers cette échappée belle ceux qui, un jour, ont cherché à quitter la civilisation et à dépasser leurs limites.Magistralement porté à l'écran par Sean Penn, lnto the Wild s'inscrit dans la grande tradition du road-movie tragique et lumineux, une histoire aux échos universels.
C'est la première fois, sur ce site, que je commente une oeuvre qui n'est pas de la fiction. J'ai pris ce pari parce que "Into the wild" se lit comme un roman et surtout, parce que l'adaptation cinématographique est mon film préféré à vie. Je voulais donc voir si le livre écrit par Jon Krakauer était aussi bon que le film. Et la réponse est : oui!
Étant donné que l'histoire, de prime abord, est très linéaire (un jeune homme décide de tout quitter pour partir à l'aventure à travers les États-Unis pour ensuite aller rester seul dans les bois d'Alaska), l'auteur (et journaliste) aurait pu écrire un récit linéaire et ennuyeux. À la place, il a mêlé un peu les cartes et le récit devient donc éclaté. Mais dans cet éclatement il y a une logique, un but. C'est très réussi.
Il y a de tout dans ce livre. On peut le considérer comme un essai, mais aussi comme une biographie, un livre d'histoire, de sociologie, de spiritualité et même de philosophie. Parce que derrière cette façade de mots, il y a un message clair. Selon le héros du livre, Chris Mccandless, la société de consommation n'est pas la solution, point final!
Finalement, on peut en conclure que le film était très fidèle au livre et en fait, à la réalité. Le film représente à peu près le premier tiers du livre. Pour le reste il y a plusieurs nouveaux éléments dans ce livre. La plume de l'écrivain va à l'essentielle et même s'il aurait pu nous pondre 800 pages avec cette merveilleuse histoire, la concision prime dans son écriture. J'ai aimé. Mais ce qui compte avant tout c'est l'histoire. Une histoire incroyable, touchante et qui dépasse la fiction. C'est une histoire sur l'émancipation totale, l'expérience transcendantale.
lundi 4 juillet 2011
Invisible, Paul Auster
Ma note: 8,5/10
Voici la présentation de l'éditeur: New York, 1967: un jeune aspirant poète rencontre un énigmatique mécène français et sa sulfureuse maîtresse. Un meurtre scelle bientôt, de New York à Paris, cette communauté de destins placés sous le double signe du désir charnel et de la quête éperdue de justice. Superbe variation sur "l'ère du soupçon", Invisible explore, sur plus de trois décennies, les méandres psychiques de protagonistes immergés dans des relations complexes et tourmentées. Le vertigineux kaléidoscope du roman met en perspective changeante les séductions multiformes d'un récit dont le motif central ne cesse de se déplacer. On se délecte des tribulations du jeune Américain naïf et idéaliste confronté au secret et aux interdits, tout autant qu'on admire l'exercice de haute voltige qu'accomplit ce très singulier roman de formation. Au sommet de son art narratif, Paul Auster interroge les ressorts mêmes de la fiction, au fil d'une fascinante réflexion sur le thème de la disparition et de la fuite.
Paul Auster est le digne représentant du courant postmoderne en littérature. Ses métafictions et mises en abymes rejoignent autant les initiés que les profanes. Il use d'une plume simple mais très belle aussi. Il ne fait pas de concession sur l'esthétisme de ses écrits.
Invisible n'échappe pas à la règle. Ses emboîtement (et enchaînement) d'histoires sont fortement réussis, comme tous les Paul Auster que j'ai lu. On sent dans celui-ci en particulier, une maturité. Cet auteur est véritablement au sommet de son art (même si j'ai préféré sa "Trilogie new-yorkaise").
Outre sa construction sans faille, l'histoire en tant que telle nous amène dans un monde d'intellectuelles (étudiants en littérature, mécène, etc.) mais avec un minimum de personnages. Ils semblent tourmentés et le mensonge parsème le récit. Aussi, les références aux auteurs célèbres sont nombreuses. J'adore ce genre d'histoire où l'intellectualisme prime sur l'action.
Finalement, comme dans tous bons Auster, le "jeu" des narrateurs est bien ancré dans le livre et le mystère plane tout au long de notre lecture. On cherche à savoir qui tire réellement les ficelles de l'histoire. En plus, dans celui-ci, on ne sait jamais si l'action qui se déroule sous nos yeux a réellement existé (dans le roman on s'entend). En plus de ce "jeu", il y a une histoire solide dans le roman, des personnages étoffés et une intrigue intéressante. Bref, que du bon!
samedi 2 juillet 2011
Le livre du rire et de l'oubli, Milan Kundera
Ma note: 8,5/10
Voici la quatrième de couverture: Tout ce livre est un roman en forme de variations. Les différentes parties se suivent comme les différentes étapes d'un voyage qui conduit à l'intérieur d'un thème, à l'intérieur d'une pensée, à l'intérieur d'une seule et unique situation dont la compréhension se perd pour moi dans l'immensité. " C'est un roman sur Tamina et, à l'instant où Tamina sort de la scène, c'est un roman pour Tamina. Elle est le principal personnage et le principal auditeur et toutes les autres histoires sont une variation sur sa première histoire et se rejoignent dans sa vie comme dans un miroir. " C'est un roman sur le rire et sur l'oubli, sur l'oubli et sur Prague, sur Prague et sur les anges.
Kundera ne cesse de me surprendre par la qualité de ses livres. Je m'attendais à un roman un peu plus faible que ses autres oeuvres parce qu'il est moins connu et reconnu. Mais non. Il est aussi puissant que "L'insoutenable légèreté de l'être" et "La vie est ailleurs".
Ce n'est pas un roman à proprement parlé. En tout cas, pas comme on connaît ce genre littéraire en particulier. C'est à mi-chemin entre ce genre qu'est le roman, l'essai, le livre philosophique et l'autobiographie (de Kundera lui-même mais aussi de sa ville, Prague). Comme pour "L'insoutenable légèreté de l'être", son livre suivant, il met le récit sur pause dans "Le livre du rire et de l'oubli" pour nous parler. Il nous parle des dommages collatéraux du communisme, de Schopenhauer, de Prague et comme l'indique le titre, il nous parle de l'oubli. Le nihilisme de l'auteur ressurgit encore une fois dans ce bouquin. En fait, son oeuvre pourrait se résumer en une phrase qu'on connaît bien : L'insoutenable légèreté de l'être...
Donc, le présent roman est d'une qualité exceptionnelle. J'adore ce genre de livre où l'auteur ne se contente pas d'une histoire conventionnelle. On en apprend, on se questionne, on suit plusieurs histoires entremêlées, on est ébloui par le talent de l'écrivain, par son style d'écriture sans faille. Bref, c'est une réussite sur toute la ligne. Maintenant, qu'on lui donne le Nobel de littérature!
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